Emploi des cadres : la dynamique se poursuit
Avec 281 000 recrutements enregistrés en 2019, en hausse de 6 % par rapport à 2018, le dynamisme du marché de l’emploi des cadres se confirme. Cette tendance favorable devrait persister avec quelque 297 000 embauches ou promotions internes attendues par l’Apec, cette année.
Publiée le 14 février, les résultats de la dernière enquête annuelle de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), réalisée sur un échantillon de 10 000 entreprises, confirment la bonne tenue de l’emploi cadre en 2019. Ainsi, 74 800 créations de postes cadres ont été enregistrées dans le secteur privé, l’an dernier, soit une hausse de 2 %, et un peu plus de 281 000 cadres ont été recrutés dans l’Hexagone, en progression de 6 % sur un an. Ce constat reflète un niveau record de la progression de l’investissement des entreprises (+ 4,2 % contre 3,9 % en 2018). Cette bonne orientation traduit les importants besoins des acteurs économiques en matière d’expertise et de compétences à forte valeur ajoutée. L’objectif pour les entreprises étant de mener à bien les transformations digitale, énergétique et environnementale. La dynamique est également attribuable à la performance des services, plus particulièrement les activités informatiques, l’ingénierie R&D et les activités juridiques, comptables et de conseil. Plus de quatre recrutements de cadres sur dix, réalisés en 2019, relèvent de ces trois fonctions.
Des prévisions positives pour 2020
Pour 2020, les entreprises ambitionnent de recruter 296 600 cadres, soit une progression prévue de 5 %. En raison des besoins toujours importants en compétences cadres, la quasi-totalité des régions serait concernée par la hausse des recrutements. En particulier, l’Île-de-France qui occuperait encore la première position avec 142 800 embauches prévues, soit près de 50 % des recrutements de cadres dans l’Hexagone, ainsi que, loin derrière, l’Auvergne-Rhône-Alpes, avec 32 190 recrutements attendus et les Hauts-de-France (18 970 embauches), grâce notamment au dynamisme de la métropole lilloise. «Seuls la Bourgogne Franche-Comté et le grand Est envisagent une stabilisation des embauches», note l’Apec. Le secteur des services, encore en pôle position, contribuerait aux recrutements des cadres à hauteur de 74 % avec 220 000 embauches pour 2020. Cette hausse, de 6 % par rapport à 2019, serait globalement toujours portée par les secteurs de informatique et de la télécommunication, l’ingénierie R&D ainsi que les activités juridiques, comptables et de conseil qui représenteraient 45 % des embauches envisagées. En conséquence, les cadres informaticiens resteraient les profils les plus ciblés cette année et pèseraient 23 % de l’ensemble des recrutements, soit 15 % d’embauches de plus que l’an passé, tandis qu’à l’opposé les cadres en production industrielle et chantier et ceux dans les services techniques seraient les moins courtisés. Quant à l’expérience professionnelle requise, les jeunes cadres affichant de un à dix ans d’expérience demeureraient les plus favorisés par les recruteurs. Ces derniers correspondent à près de 60 % des embauches espérées (171 600 postes). La dynamique du marché de l’emploi cadre profitera également aux jeunes diplômés (50 100 embauches). Mais le rythme de progression des recrutements devrait, selon l’Apec, se ralentir : la demande de cadres se stabiliserait à 0,2 % en 2021, pour reprendre à + 2 % en 2022. Toutefois, le seuil historique des 300 000 recrutements pourrait être atteint en 2021 et dépassé en 2022, pronostique l’association. Il reste que l’effet de rattrapage engagé depuis plusieurs années pourrait s’atténuer davantage avec un nouveau foyer d’incertitude pour l’économie, celui du coronavirus.
Avec 281 000 recrutements enregistrés en 2019, en hausse de 6 % par rapport à 2018, le dynamisme du marché de l’emploi des cadres se confirme.
Le taux de chômage au plus bas depuis plus d’une décennie
Selon les derniers chiffres de l’Insee, publiés mi-février le taux de chômage a baissé au quatrième trimestre 2019 : il passe de 8,5 % à 8,1 %. En France Métropolitaine, il s’établit désormais à 7,9 %.Selon les normes du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage a fléchi de 0,7 point sur l’année, enregistrant de ce fait, son plus bas niveau depuis fin 2008. Le nombre de chômeurs (hors Mayotte) a diminué sur les trois derniers mois de 2019 de 85 000 personnes. La France compte ainsi 2,424 millions chômeurs. En détail, le taux de chômage de longue durée s’affiche en baisse de 0,2 point sur le trimestre. En revanche, le chômage des 15-24 ans reste élevé à 20 % (+ 0,7 %). Les autres catégories d’âge affichent une meilleure santé : le taux de chômage des 25-49 ans et celui des seniors ont reculé de 0,5 point ce même trimestre.
Aicha BAGHDAD et B.L