Emploi : après la destruction, vers une reprise ?

L’Urssaf Grand Est vient de faire paraître son baromètre conjoncturel sur l’emploi ! Avec plus de 22 000 postes détruits l’an passé, la région apparaît moins impactée qu’au niveau national et affiche une certaine résistance. Le premier trimestre de cette année semble confirmer une perceptible reprise avec des déclarations préalables à l’embauche et de recouvrement de cotisations sociales en hausse.

L’an passé dans le Grand Est,  22 030 emplois ont été détruits.
L’an passé dans le Grand Est, 22 030 emplois ont été détruits.

22 030 emplois détruits dans le Grand Est l’ an passé, soit une baisse de 1,6 % par rapport à 2019. «Après la reprise économique du troisième trimestre dans la région, un nouveau confinement et de nouvelles restrictions ont freiné l’activité en fin d’année. Pour autant les effectifs salariés se stabilisent par rapport au trimestre précédent (…) Hors intérim, ce sont 19 210 postes qui disparaissent.» Bilan chiffré tiré du baromètre de l’Urssaf Grand Est pour le 4e trimestre 2020 présenté la semaine dernière. «Les dix départements qui composent la région subissent toujours des pertes globales de salariés. La baisse la plus modérée est observée dans le Bas-Rhin et la Meurthe-et-Moselle avec - 1 %. Les évolutions varient ensuite de - 1,5 % en Moselle à - 2,8 % dans le Haut-Rhin. Sur une année, la masse salariale diminue de 3,7 %.» Côté secteurs d’activité, pas de surprise, les destructions de postes sont beaucoup plus marquées dans ceux concernés par les restrictions sanitaires. «Dans l’hébergement-restauration, sur un an, les effectifs se contractent ainsi de 10 % ce qui représente 8 000 postes. Les trois quarts de ces pertes concernent la restauration», note l’Urssaf.


Recouvrement en hausse

«Dans l’industrie, les effectifs salariés se replient de 2,5 % en deçà du rythme observé au niveau national. 7 500 emplois industriels sont perdus dans la région sur un an.» Même tendance au niveau du commerce : «les effectifs de ce secteur se contractent. Le repli s’accroît avec les nouvelles restrictions du quatrième trimestre. Le secteur a perdu 2 150 postes depuis décembre 2019.» À l’inverse, le bâtiment s’affiche comme le seul secteur créateur d’emploi l’an passé. «L’emploi salarié croît dans la construction de + 1,5 % en un an (soit 1 690 postes supplémentaires. Cette hausse s’observe principalement dans les travaux de constructions spécialisées.» Des pertes et destructions d’emplois certaines mais, «cette performance est beaucoup moins mauvaise que la moyenne nationale», constate Christophe Franceschi, le directeur de l’Urssaf Lorraine. «Si certains secteurs ont beaucoup souffert, d’autres s’en sont beaucoup mieux sortis et la crise a touché d’une façon différente.» Quid d’aujourd’hui ? Les mesures de déconfinement progressives peuvent-elles réellement jouer sur une éventuelle reprise de l’emploi ? «Le premier trimestre 2021 confirme qu’il y a une reprise. À l’Urssaf, nous remarquons que le recouvrement des cotisations sociales des entreprises commence pratiquement à retrouver son niveau de 2019. Les déclarations préalables à l’embauche, notamment de CDI, reprennent depuis janvier-février. Nous sortons progressivement du sommeil.» Autant d’indicateurs positifs qui peuvent laisser entrevoir une amélioration progressive de la situation de l’emploi. «Le rythme aujourd’hui apparaît bon mais la prudence demeure de mise.»

L’Urssaf à l’écoute

«En cas de difficultés, les entreprises ne doivent pas hésiter à nous contacter.» Christophe Franceschi, le directeur de l’Urssaf Lorraine sait pertinemment que son organisme véhicule cette seule image de collecteur de cotisations. Une réalité certaine «mais nous sommes également présents pour tenter de trouver des solutions en termes d’étalement de paiement». Si le report des cotisations, enclenché dès le début de la pandémie, s’estompe «sauf pour les secteurs non encore ouverts à l’image des discothèques», les exonérations de cotisations pendant les périodes de confinement peuvent encore être enregistrées. Pour les travailleurs indépendants, l’Urssaf assure développer «un accompagnement spécifique.» À l’heure où bon nombre d’entreprises vont être fragilisées, de nouveaux services d’accompagnement spécifiques devraient être mis en œuvre dans les prochaines semaines.