Emilie Marchal, Ahorita : voyage en authentique
Véritable globe-trotter ayant parcouru le monde, la Mosellane Emilie Marchal a créé voilà trois ans un atelier de graphisme et de reliure pas comme les autres. Ahorita a ouvert un jour de Noël et vient d’être labellisé Qualité MOSL. De belles perspectives s’ouvrent à cette aventurière dans l’âme. Rencontre avec un personnage aux accents peu classiques.
Emilie Marchal a cette tonalité de voix ensoleillée, racontant avec gourmandise son parcours qui est une vraie aventure, avec toujours une pointe d’humour : «Je ne suis pas trop internet, je veux créer avec mes mains plutôt qu’avec mon ordinateur. Bon, je suis un peu moderne quand même, j’ai un téléphone.» Pour la native de Metz, son début de chemin a tout de la normalité : «J’ai fait une scolarité des plus classiques. J’étais un peu l’élève modèle. Finalement, j’aurais pu devenir médecin ou vétérinaire. Je ne me voyais pas à la fac. Je me suis dirigée vers les arts appliqués, par goût pour la photo notamment.» Emilie Marchal passe sa petite enfance en Centrafrique, auprès de ses parents. Cette immersion juvénile la marquera et jouera sans doute beaucoup dans la suite de son itinéraire. «Je n’ai ensuite jamais cessé de voyager. Etudiante, avec mon sac à dos, en volontariat international, au sein d’associations d’environnement ou humanitaires, je suis allée dans une trentaine de pays de par le monde.» Cette soif de découvertes, de rencontres, de cultures, la Mosellane en est imprégnée. Sa personnalité humaniste s’est forgée aux gré de ses escapades. En 2017, on la trouve au Mexique, comme employée d’accueil. «Comme j’étais nerveuse, stressée, les gens de là-bas ne cessaient de me dire «Ahorita, Ahorita». Il n’y a pas vraiment de traduction en français, mais on peut comprendre cela comme «prends ton temps, ne sois pas pressée». C’est à ce moment que l’idée germe dans l’esprit d’Emilie Marchal : ouvrir un atelier mariant ses trois passions que sont les voyages, l’artisanat, le graphisme. C’est finalement dans sa Lorraine de cœur qu’elle lance son activité dénommée Ahorita. Le jour de Noël. Depuis trois ans bientôt, elle propose principalement de la papeterie. Des cartes postales et carnets de voyages 100 % faits-main en éditions limitées. «Je fabrique tout de A à Z», précise-t-elle. Les intitulés de ses collections invitent à l’évasion : Wedding-Berlin, Japon, Bombay-Inde, Pinnawala-Sri Lanka, Seychelles, Gracefield-Québec, Sayulita-Mexique, Negombo, Eskifjordur… Le travail est de qualité. Emilie Marchal revient sur une démarche engagée : «Ma marque, je la veux avec du sens, collaborative, humaine et responsable, basée sur le commerce équitable. Mon papier est réalisé artisanalement à base de copeaux de bois provenant d’arbres de Moselle. Également, j’essaie le plus souvent possible de travailler avec des artisans du monde.» Les produits Ahorita sont disponibles dans les boutiques de créateurs en région parisienne, à Bordeaux, à Thionville, à Metz… «Généralement, ils intéressent les personnes sensibles au papier, à son authenticité, à sa rareté», poursuit-elle.
Ambassadrice de la Moselle
Lors du 1er confinement, au printemps dernier, Emilie Marchal a une intuition : «J’étais bloquée sur mon canapé, je me suis levée et j’ai décidé de postuler à l’agrément Qualité MOSL.» Le challenge est en marche. On le rappellera, la distinction coordonnée par Moselle Attractivité, le Département de la Moselle et les Chambres consulaires mosellanes – Chambre d’Agriculture, Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Chambre de Commerce et d’Industrie – rassemblent artisans, producteurs et restaurateurs engagés dans les productions et savoir-faire locaux. Bien lui en prend. Emilie Marchal fait acte de candidature et suit les étapes de la procédure. Et heureuse surprise, ce mois d’octobre, elle s’est vu délivrer l’agrément Qualité MOSL – Moselle Sans Limite , rejoignant les 223 professionnels engagés dans la démarche. Elle fait partie des nouveaux promus à ce titre, lequel l’encourage pour les prochains mois. «Je souhaite davantage me développer en Lorraine», affirme-t-elle. Elle qui a connu tant de contrées a forcément des coups de coeur. Après un court instant de réflexion, elle cite : «Le Mexique où je me suis sentie comme dans une famille. Et l’Islande, pour ses paysages, une vraie beauté visuelle. En fait, j’ai des amis partout sur la planète.» Rêvant d’autres destinations encore inexplorées : «La Nouvelle-Zélande, l’Asie centrale». Ses accessoires uniques et ses collections éphémères sont bien à son image. Emilie Marchal, par ailleurs cavalière, court sur les terres de l’Alérion, qui lui sont chères, tout en étant une citoyenne du monde. «On ne sait jamais où la vie nous mène… », formule-t-elle, dans une jolie virgule de conclusion, comme impatiente de connaître la suite, sa suite. En n’oubliant jamais d’être Ahorita.