Emeutes: dans le Val d'Oise, Borne appelle à "éviter toute escalade"
Élisabeth Borne a appelé jeudi à "éviter toute escalade" dans les violences lors d'une visite à Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été incendiée pendant la nouvelle nuit d'émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, puis à...
Élisabeth Borne a appelé jeudi à "éviter toute escalade" dans les violences lors d'une visite à Garges-lès-Gonesse, où la mairie a été incendiée pendant la nouvelle nuit d'émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, puis à Bezons (Val-d'Oise) où une école a partiellement brûlé.
"Il faut évidemment éviter toute escalade, il y a un drame, la justice fait son travail. L'auteur du coup de feu devrait être mis en examen", a-t-elle dit à la presse.
"J'appelle à l'apaisement. Laissons la justice faire son travail", a insisté la cheffe du gouvernement.
Élisabeth Borne a pu se rendre compte de l'étendue des dommages dans cette ville de la banlieue nord de Paris. La mairie, un bâtiment moderne en verre, est en partie calcinée, le sinistre laissant apparaître ses structures métalliques.
"On va voir comment aider le maire à redémarrer les services, à rouvrir la mairie", a-t-elle assuré. "Le gouvernement porte beaucoup de considération aux habitants de cette ville comme à tous les Français", a-t-elle ajouté.
Le maire de la ville du Val-d'Oise, le centriste Benoît Jimenez (UDI), a affirmé de son côté que les dégradations n'étaient le fait que de "20 ou 30 jeunes".
La cheffe du gouvernement a aussi échangé avec plusieurs habitants de la ville. "En tant que Gargeois, on va parler aux jeunes, on va appeler au calme", lui a assuré l'un d'entre eux.
-"Même justice pour tous"-
"Le plus important aujourd’hui c’est le soutien à la famille. Il faut un signal fort. Si une faute a été commise, il faut une sanction, comme ça on ne dira pas qu'on est dans un pays de non-droit", a-t-il ajouté, à l'instar de plusieurs autres habitants ayant insisté sur la nécessité d'une "même justice pour tous".
Après avoir quitté Garges-lès-Gonesse, où quelques habitants lui ont demandé des selfies, la Première ministre s'est ensuite rendue à Bezons, également dans le Val d'Oise, où elle a visité le groupe scolaire Angela-Davis dont la façade a été endommagée par un incendie.
Accompagnée du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, elle a visité une salle de classe atteinte par le feu propagé depuis l'extérieur.
Visiblement émue, la maire de la ville, Nessrine Menhaouara, a insisté sur la nécessité de "restaurer la confiance" entre l’État, les élus et la population.
"Ca fait très longtemps qu'on n'a plus de plan banlieue, qu'on n'arrive pas à apporter des réponses". "Il y a beaucoup d'élus comme moi aujourd'hui qui sont très motivés à faire le travail. Mais à la fin de l'année, on est juste désespérés quand on voit nos moyens, on n'arrive pas à suivre", a-t-elle poursuivi.
Pour Mme Borne, après ces deux nuits d'émeutes, "tous les élus passent le même message. Aucun élu, aucun maire n'a envie d'avoir des équipements publics dégradés, des symboles si forts qu'un Hôtel de ville dégradé."
"C'est très important que l'on passe ce message et que toutes les associations qui interviennent auprès des jeunes soient très présentes aujourd'hui, dans les prochains jours", a-t-elle ajouté.
"Il est essentiel que tous les citoyens fassent confiance dans la justice", a insisté la Première ministre. "On ne laissera pas des violences du type de celles qu'on a vues impunies". "On a bien compris qu'on avait des bandes, on peut appeler ça des bandes, qui sont très agiles et donc on s'adaptera en fonction de leurs actions", a-t-elle dit.
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