Elles bougent ! Les jeunes femmes rêvent des technologies du futur
Le 28 mars avait lieu l’épreuve régionale du challenge Innovatech, au sein du campus de Rouen de l’Esigelec.
« Rêver et faire preuve d’utopie… voilà ce qui fait l’innovation. Serait-on allé sur la lune si nous n’avions pas fait preuve d’utopie ? » L’esprit de l’innovation et de l’ingénierie soufflait sur le campus Esigelec de Saint-Etienne-du-Rouvray le 28 mars dernier. Un esprit résolument féminin. Six équipes de jeunes femmes ont en effet participé au challenge Innovatech, un hackathon organisé par l'association Elles bougent. « Je vous rassure, il n’y a aucune prédisposition génétique qui vous empêche d’aller vers la technologie, a martelé Frédérique Gibert-Bénarros, présidente du jury et directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité pour la Normandie. Et soyez certaines que tout est possible ! Il faut oser ! »
« Récupérer » le bruit
Dans les équipes, des lycéennes (issues des lycées Blaise Pascal de Rouen, de la Côte d’Albâtre de Saint-Valery-en-Caux, Saint-Adjutor de Vernon et Pablo Neruda de Dieppe) et des étudiantes en école d’ingénieurs… et leurs marraines issues des plus grandes entreprises régionales : Safran Nacelle, Schneider Electric, EDF, TechnicFMC, Naval Group…
Et au bout, des projets qui verront peut-être le jour demain… « Il y avait cette année une thématique autour du sport, en lien avec les Jeux olympiques. Mais ce thème n’était pas imposé… », explique Nora Laredj déléguée régionale Elles bougent Normandie. Alors certaines ont envisagé le recyclage massif de matériels de sports, avec la création de prothèses et matériels parasportifs, d’autres ont imaginé une mallette « Aide médicale intelligente » (AMI) destinée à faciliter les premiers soins tout en rendant le sport plus accessible. L’AMI a reçu le prix coup de cœur du jury. Mais l’équipe gagnante, elle, est partie sur un tout autre terrain que le sport. Le projet Acousti-Watt est pensé pour transformer le bruit en énergie. Le jury a été particulièrement séduit par la pertinence technologique du projet.
Susciter des vocations
« Il vous reste quelques semaines pour affiner tout cela », a souri Frédérique Gibert-Bénarros. En effet, l’équipe lauréate de ce challenge normand défendra les couleurs de la région dans quelques semaines pour la finale nationale. Celle-ci se tiendra le 15 mai au ministère de l’Economie et des Finances à Bercy. « Votre présentation doit être perfectionnée, et vous devez proposer d’autres cas d’usage, a complété Fadoua Bouzbouz, directrice de l’Esigelec de Poitiers, et autre membre du jury. Et disposer d’un prototype serait un vrai plus… »
Très formateur, ce challenge est un moteur évident. Mais l’enjeu n’est pas là. Il s’agit surtout de susciter des vocations auprès des jeunes filles dans les métiers des secteurs industriels, technologiques et scientifiques. La preuve par l’exemple en quelques sortes…
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre