Basée à Comines

Elka-France alimente en électricité les usines françaises

Si les parcs éoliens fonctionnent, si les machines fonctionnent dans les usines, c’est grâce aux cabines haute tension qui les alimentent. Et la plupart de ces cabines passent par Comines. C’est dans l’immense hangar de la société Elka-France qu’elles sont équipées, avant de rejoindre leurs usines.

Jean-François Defaux prépare son fils à sa succession à la tête de l'entreprise dans les années à venir. © Marie Boullenger
Jean-François Defaux prépare son fils à sa succession à la tête de l'entreprise dans les années à venir. © Marie Boullenger

Il y en a une petite dizaine devant le hangar, alignées et prêtes à partir. Les cabines à haute tension, que l’on peut voir, sans vraiment les regarder, sur le bord des routes et des lignes de chemin de fer, ou encore à proximité des usines. Ces cabines n’apparaissent pas aux abords des chemins par magie, et les panneaux indiquant le danger électriques ne sont pas simplement là pour ajouter de la couleur aux postes.
Ici, elles sont fabriquées en Belgique, par Lithobéton, mais elles arrivent rapidement en France, à Comines, dans les locaux d’Elka-France, la société dirigée par Jean-François Defaux.

Fondée en 2016, Elka-France est une entreprise familiale, car le dirigeant est secondé par son épouse et aussi par son fils, Alexis. Et c’est Elka-France qui s’occupe «d’équiper et de commercialiser ces postes électriques des cabines hautes tension», comme le souligne Jean-François Defaux. Et ces postes peuvent concerner tout type de domaine : «Le réseau d’alimentation des usines, des parcs éoliens ou des parcs photovoltaïques. Dès l’instant où on a besoin d’énergie, nous avons besoin d’une cabine, d’un point de livraison Enedis. Et nous, on s’occupe de la partie point de livraison au service des installateurs.»

Des cabines partout en France

L’intégralité des clients d’Elka-France fait donc partie du secteur privé, et 95% d’entre eux sont des installateurs électriciens. La société ne traite jamais directement avec les entreprises qui vont recevoir les cabines. Ce sont donc, «soit des installateurs de grands groupe, tels qu’Eiffage ou Actemium, soit des installateurs de plus petite capacité, qui font des chantiers un peu plus gros qu’un artisan, qui ont une quinzaine de salariés un peu partout en France», explique le dirigeant. Elka-France a fourni des cabines à Météo-France à Toulouse et au Grand stade de Nancy par exemple.

Plusieurs postes sont équipés en même temps dans le hangar de Comines, dans le Nord.

Et pour faire fonctionner ces entreprises, il faut énormément de puissance. Celle-ci est d’environ «20 000 volts», et, «à partir de là, on transforme en 400 volts ou alors on livre dans une usine directement en 20 000 volts».

Si les postes en béton sont réalisées en Belgique, c’est bien Elka-France qui a développé ses propres transformateurs, présents dans les cabines. En plus d’être agréée Enedis, ce qui permet de se connecter au réseau, Elka-France est également agréée Schneider Electric. Cette entreprise fait partie des leaders au niveau de la technologie industrielle, notamment dans le domaine de l’électrification. Ce partenariat est une aide primordiale pour le développement d’Elka-France et la société du nord de la France met en place un atelier afin de pouvoir modifier les équipements Schneider Electric, afin de proposer des postes encore plus performants.

Pas d'export mais beaucoup d'ambition

Actuellement, l’entreprise dirigée par Jean-François Defaux produit entre «160 et 200 postes» par an. «Cette année, on va approcher les 200 et l’objectif, d’ici quelques années, est de produire 450 à 500 postes annuels». Une ambition complexe à réaliser à cause du manque de main d’œuvre «dans le génie électrique qui dure depuis plus d’un an déjà», regrette le chef d’entreprise.

Ce manque de personnel n’empêche toutefois pas l’entreprise de connaître une croissance continue depuis sa fondation en 2016. Elle double même chaque année. En 2023, son chiffre d’affaires était de 8 millions d’euros et devrait «approcher les 10 millions d’euros cette année», expose le dirigeant. Le chiffre d’affaires aurait même pu être plus important en 2024, mais celle-ci a été une «année de transition, car on a déménagé, on est en train de se restructurer, de se réorganiser, donc on a un peu bridé la croissance, pour attaquer 2025 avec du personnel en plus. Nous sommes en train de se mettre en place pour être plus efficaces». Effectivement, il y a encore moins d’un an, Elka-France se trouvait à Warneton, dans des locaux bien plus petits, où «on ne pouvait mettre que six cabines en même temps. Ici, on change de dimension».

De plus, l’intégralité de la production est destinée à la France. Aucune cabine à haute tension n’est dédiée à l’export. En cause ? Les différences de normes électriques entre les pays. S’ajoute à cela une difficulté à répondre à toutes les demandes. «Nous avons entre cinq et dix mails par jour qui arrivent, on a assez de travail en France», surtout au vu des complications de recrutement.

les cabines sont terminées et prêtes à partir dans les usines.

Elka-France présent aux JO de Paris

Les Jeux olympiques de Paris ont été un véritable succès, que ce soit au niveau sportif, sur l’ambiance et dans l’organisation, et ce, aussi bien à Paris qu’à Lille. Au vu du nombre de sites, sportifs ou non, mis en avant lors de cette quinzaine, l’apport électrique était bien plus important qu’à l’accoutumée. L’organisation s’est donc tournée vers Elka-France afin d’avoir 30 cabines hautes tension sur différents sites, tels que le Grand Palais, le Stade Pierre Mauroy ou encore la Tour Eiffel. Les postes d’Elka-France ont également alimenté les cars télévisions, qui ont permis aux journalistes venus du monde entier de couvrir les JO.