Elise fait du recyclage un remède contre le gaspillage
Loin d'une logique capitaliste, l'entreprise historique régionale mène depuis 18 ans un combat en faveur de l'emploi et du développement durable. Alexis Pelluault nous dévoile les secrets d'un succès. Visite au cœur du temple du papier à Wambrechies.
En 1997, alors qu’Alexis Pelluault et Bruno Meura décident de créer leur entreprise, le développement durable est loin d’être un sujet «trendy». Mais les deux entrepreneurs sont très sensibles au discours environnemental : «Notre vocation était de créer de l’emploi solidaire. Dans les bureaux, 80% des déchets étaient du papier, alors on s’est dit : il y a sans doute un moyen de créer de l’activité, pourquoi ne pas l’isoler et le recycler…» À partir de cette idée, les deux hommes souhaitent relever un défi : «mettre Elise au cœur de l’emploi et rapprocher des gens très éloignés du monde professionnel», explique Alexis Pelluault. C’est avec 750 € que Bruno Meura et Alexis Pelluault lancent ce concept, à l’époque «très particulier» car «le métier n’existait pas. Nous l’avons inventé, voilà pourquoi nous sommes aujourd’hui le leader en France de la collecte des papiers de bureaux», avance l’entrepreneur. Elise collecte 550 tonnes de papier (sept sortes de papier différentes) par mois dans la région. 15% sont détruits (via un système de destruction hyper sécurisé), le reste est revendu à des papetiers en France. À l’échelle régionale, Elise compte plus de 2 000 entreprises partenaires –
8 200 sur l’Hexagone –, parmi lesquelles Auchan, Kiabi, le Conseil régional ou encore le stade Pierre-Mauroy. Le secteur tertiaire reste néanmoins «la cible principale».
«Notre combat, c’est l’emploi». L’entreprise, qui souhaite avant tout «replacer l’homme au cœur des préoccupations», recrute des personnes qui sont ou ont été en difficulté d’insertion professionnelle, ainsi que des personnes handicapées. Au fil des années, Elise reste très attachée à ses principes : recruter au niveau local, proposer uniquement des CDI et offrir un accompagnement social permanent à ses salariés. Aujourd’hui, le groupe Elise compte 282 salariés, dont 65 sur le site de Wambrechies dans le Nord. Pour la collecte et le tri des déchets, il y a toujours de la place pour des nouveaux : «nous recrutons en permanence. Notre combat, c’est l’emploi», insiste le chef d’entreprise.
Développement de franchises. Depuis quelques années, le groupe a décidé de déployer le concept un peu partout sur l’Hexagone. «Des structures de l’ESS nous ont sollicité, la meilleure formule était le contrat de franchise», dixit Alexis Pelluault. Mais à plusieurs conditions : «être socialement cohérent et économiquement performant” résume l’intéressé. Résultat : 31 franchises ont vu le jour en France – toutes agréées “Entreprise adaptée” (EA) ou “Entreprise d’insertion” (EI) –, bientôt 35 (au premier trimestre 2016) et à terme 45, l’objectif final. «Nous voulons occuper le terrain national utilement. Pas de projet pour l’instant à l’étranger, même si l’Angleterre nous intéresse», ne cache pas l’entrepreneur.
Palette de prestations. Si le groupe Elise est le numéro 1 en termes de collecte et de recyclage de bureau, il entend diversifier son activité et proposer de nouvelles prestations aux entreprises. L’objectif ? Recycler 100% des déchets de bureau (80% de papier), à savoir le carton, les bouteilles, les canettes, ampoules, cartouches d’encre, etc. Innover est dans l’ADN de l’entreprise qui entend continuer à alimenter les papetiers français mais en augmentant les volumes… L’avenir laisse donc entrevoir de belles perspectives pour Elise.
Plus d’informations sur les prestations : elise.com.fr
ENCADRE :
Veolia, partenaire d’Elise depuis 2012
Le 15 octobre dernier, en raison de résultats très positifs et surtout dans le but de répondre à de nouvelles problématiques de développement, le partenariat entre les deux groupes a été étendu à d’autres services et prolongé… jusque 2020. Elise n’est «qu’un maillon de la chaîne», à l’autre bout de la chaîne se trouve Veolia, le récupérateur grossiste. Les deux groupes qui ont déjà créé des centaines d’emplois solidaires ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin… L’objectif est de créer de 200 à 250 emplois de plus grâce à ce nouvel accord et ainsi porter le nombre total d’emplois à 550. L’option de passerelle d’emploi entre les deux entités est également possible selon Alexis Pelluault.