Initiative
Elena Montalbano traduit son engagement écologique en entreprise verte
En lançant Abnoba Cosmétique Naturelle, la Mosellane Elena Montalbano concrétise tout autant une passion remontant de longue date qu’une détermination à promouvoir commercialement des cosmétiques fabriqués à la main en Lorraine. Explication d’un engagement qui est un contre-pied et interroge sur nos modèles de consommation et sociétaux. Plus pertinent sans doute qu'un hypothétique et brouillardeux «monde d'après».
Les mots d’Elena Montalbano traduisent l’enthousiasme et l’excitation allant de pair le lancement d’une aventure entrepreneuriale : «Passionnée par la nature et les cosmétiques, c’est en voulant préserver notre écosystème que je me suis intéressée aux effets nocifs du plastique et de tous ces dérivés. Adepte d’une démarche zéro déchet depuis maintenant plusieurs années, c’est à travers ce cheminement que je me suis intéressée à la cosmétique naturelle. Lorsqu’on transite par une salle de bains zéro déchet, la démarche se corse. Les cosmétiques naturels Made in France sont pléthoriques, cependant cela ne signifie pas forcément que les ingrédients utilisés ont été cultivés en France.»
La prise de conscience environnementale
À partir de ce constat, Elena Montalbano avait trouvé son mantra : utiliser des ingrédients naturels, cultivés, récoltés et transformés majoritairement sur le sol français. Il lui aura fallu douze mois de formulations, d’essais, de tests, de formations, de recherches documentaires, de lectures pour porter sur les fonts baptismaux son entreprise dénommée Abnoba, du nom de cette divinité celtique symbolisant une nature inviolée, les forêts et les rivières. Prendre soin du corps tout en respectant la planète. Autant une philosophie qu’un engagement au quotidien. Son leitmotiv, Elena Montalbano, le décrit dans une locution anglophone : «Less is more.» Traduisez : «consommer moins mais mieux.» Depuis quelques années, les consommateurs prennent de plus en plus conscience de l'importance de la préservation des ressources et de l'environnement. Ils se tournent par conséquent vers des modes de consommation et produits plus responsables, comme par exemple les produits biologiques et naturels.
Un marché en pleine expansion
Cela concerne avant tout les produits alimentaires, mais également les produits de beauté. À l'horizon 2024, le marché mondial des produits de beauté naturels et biologiques devrait afficher une valeur de près de 22 milliards de dollars. En France, ce marché spécifique pesait en 2010 quelque 336 M€ de chiffre d’affaires. Dix ans plus tard, il dépasse les 900 M€. Autre statistique parlante qui témoigne d’une vraie évolution. En 2010, 33 % des Françaises disaient utiliser des produits cosmétiques et d’hygiène bio. En 2020, elles sont plus de 60 %. Il est intéressant également de regarder les tranches d’âge concernées. Cela demeure assez homogène, mais on retrouve une plus grande proportion chez les 50-64 ans, 65 %. Les 18-24 ans sont 59 % à acheter ce type de produits. À la loupe des données d’un marché hexagonal en pleine progression, les canaux de distribution dégagent un quatuor : magasins spécialisés bio, vente à distance, pharmacies et parapharmacies, circuits professionnels. La grande distribution, les parfumeries, la vente à domicile et les marchés accusent un réel retard, et donc des potentialités à développer.
L'agriculture biologique
Elena Montalbano se situe sur ce créneau, en vogue : «Abnoba est une marque résolument positive et non-anxiogène. Elle incite à adopter des alternatives naturelles, bénéfiques pour le corps et la beauté autant que pour l’esprit. Le nettoyage, l’hydratation et la protection de la peau sont des besoins fondamentaux. Il est nécessaire d’y répondre d’une manière écologique, responsable et sensée.» Dans la traduction commerciale, les produits Abnoba ont été pensés et réfléchis à partir de formules simples et minimalistes, pour que leur utilisateur comprenne chaque ingrédient qui les composent. Ils sont fabriqués en Lorraine au sein d’un laboratoire partenaire. Les ingrédients sont, eux, issus de l’agriculture biologique et majoritairement cultivés sur le territoire national, à défaut dans un pays limitrophe. Elena Montalbano précise : «Est exclu tout ingrédient issu de la chimie de synthèse, de la pétrochimie, de l’exploitation animale provoquant la souffrance et la mort, ainsi bien sûr que tout polluant pour l’environnement. Cela s’entend aussi pour nos packagings.»
Mieux que le «monde d'après», le retour à la simplicité...
Assurément, la démarche entreprise par Elena Montalbano est animée par ce fil rouge : la quête de sens et une consommation maîtrisée. On l’a vu, durant ces mois d’une crise sanitaire qui joue les prolongations, beaucoup de personnes se sont interrogées sur leur situation personnelle, à bien des titres, et plus largement sur notre société et la pertinence de nombreuses de ses composantes. A défaut d’un «monde d’après» dont la formule apparaît, après coup, comme un slogan publicitaire d'une grande banalité, beaucoup ont sauté le pas et franchi le Rubicon d'une consommation plus responsable et plus localisée. Ce n'est pas plus mal, et à vrai dire, presque rassurant, dans le cheminement d'un monde globalisé, qui, décidément, ne tourne plus très rond, depuis un bon moment déjà. En somme, revenir à des choses simples et identifiés, dans les rapports humains et leur écosystème. Pas qu'une utopie...
Pour aller plus loin :
www.abnoba-cosmetique.com