Présent à Dunkerque depuis 53 ans

Ekium porté par la décarbonation et les énergies vertes

Ateim, implanté à Dunkerque depuis 1969, a été racheté par Ekium, filiale du groupe français SNEF, en 2018. Le bureau d’ingénierie industrielle a dès lors pris une dimension nationale, porté par le vent de la réindustrialisation du pays, qui lui offre, notamment, de belles opportunités de développement dans de gros projets industriels pour la décarbonation et les énergies vertes.

Michel Frésiers dirige le bureau d'ingénierie industrielle Ekium Dunkerque (ex-Ateim), créé voici plus de 50 ans.
Michel Frésiers dirige le bureau d'ingénierie industrielle Ekium Dunkerque (ex-Ateim), créé voici plus de 50 ans.

L’histoire du bureau d’ingénierie industrielle Ateim avec Dunkerque a commencé il y a 53 ans lorsqu’il a fallu accompagner les projets industriels qui s’annonçaient sur le territoire - Usinor (aujourd’hui ArcelorMittal) en tête -, et assurer leurs outils de maintenance. Au fil du temps et de nouvelles implantations, notamment dans la pétrochimie à partir de 1974, Ateim prend du galon et diversifie son panel de clients (industrie du verre, de la chimie et de l’agrochimie), ce qui lui permet d’étendre sa zone géographique. 

«Nous nous sommes développé dans les métiers de la mécanique, de la maintenance, dans l’électricité et l’instrumentation, l’automatisme, la tuyauterie, la chaudronnerie, le génie civil et les structures métalliques, pour lesquels nous réalisons des études techniques dans le cadre de travaux neufs de procédés ou de bâtiment industriels, mais aussi pour leurs modifications ou leurs extensions. Nous faisons également de l’ingénierie de maintenance et de l’adaptation d’outils de maintenance. Nous sommes ce que l’on appelle un 'ensemblier', ce qui nous permet de gérer un projet neuf ou d’extension de A à Z», détaille Michel Frésiers, directeur du pôle Hauts-de-France.

Nouveau nom et forte croissance

A partir de 1994, Ateim entreprend une croissance externe en rachetant deux bureau d’études : DI Ingénierie (Valenciennes) et CFI (Paris). L’ensemble comprend 230 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 23 millions d’euros en 2018 lorsque la société d’ingénierie Ekium, filiale du groupe français SNEF, le rachète. «Ekium, c’est 1 400 collaborateurs, 30 implantations en France et 135 millions de chiffre d’affaires. Le rachat d’Ateim correspondait à une volonté de mailler le territoire, notamment les Hauts-de-France où elle n’était pas encore présente, commente Michel Frésiers. Pour Ateim, cela signifiait l’apport d’une très bonne assise financière et la possibilité de se développer sur de nouveaux métiers, comme l’automation, et de nouveaux secteurs, comme la santé.»

Depuis 2021, à la faveur d’une fusion-absorption, Ateim a pris officiellement le nom d’Ekium et connaît une belle croissance, portée par les nombreux projets de décarbonation et d’énergie verte qui fleurissent sur le territoire. «Nous bénéficions indirectement du plan de relance et de la volonté du Gouvernement de développer en France une nouvelle industrie 4.0. Localement, cela se traduit par un montant d’investissements industriels, tant pour la décarbonation que dans des projets liés aux énergies vertes, comme on ne l’avait plus vu depuis les Trente Glorieuses, se satisfait Michel Frésiers. Forcément, nous sommes sollicité pour accompagner une bonne partie de ces projets annoncés

Le défi du recrutement

Par exemple, le bureau d’ingénierie accompagne actuellement le géant sidérurgiste ArcelorMittal dans son projet d’installation, sur son site de Dunkerque, d’un nouveau process pour fabriquer de l’acier (beaucoup moins émetteur de CO2) par la réduction du minerai de fer avec de l’hydrogène, dans une unité de réduction directe associée à des fours électriques. 

Par ailleurs, Ekium Dunkerque est très engagé dans les projets de construction des gigafactories de batteries électriques ACC à Douvrin et Envision à Douai, et est bien sûr très attentif à l’avancée de celui du français Verkor à Bourbourg. «C’est d’autant plus valorisant pour nous que cette technologie est très spécifique et qu’y travailler va nous demander de monter en compétences, notamment dans le contrôle hygrométrique (salle anhydre)», complète Michel Frésiers. Le bureau d’ingénierie est également engagé dans des projets industriels de valorisation des déchets, plus particulièrement de système de cogénération «électricité/vapeur» par biomasse.

Toutefois, cette forte croissance place Ekium Dunkerque devant un nouvel enjeu : le recrutement de matière grise alors que le territoire se trouve déjà en tension de main-d’œuvre sur certains secteurs et qu’attirer des cadres sur le territoire reste un défi.