Eiffage métal aborde l’avenir avec un moral d’acier

Opérant dans la conception et la réalisation d’ouvrages métalliques, Eiffage métal vient de débuter la construction de la gigafactory dédiée à la production de batteries électriques, à Douvrin. Affichant des perspectives de développement porteuses, cette filiale d’Eiffage, dont l’établissement régional est basé près de Douai, prévoit d’accélérer ses recrutements cette année.

William Campbell, directeur régional d'Eiffage métal.
William Campbell, directeur régional d'Eiffage métal.

Un cadeau de Noël avant l’heure : le 24 décembre dernier, Eiffage remportait l’appel d’offres lancé par Automotive Cells Company, la co-entreprise créée par Stellantis (ex-PSA) et TotalEnergies, pour le lancement des travaux afférents à la construction de la première usine de production de batteries dans les Hauts-de-France. 

Situé sur l’ancien site de la Française de mécanique à Douvrin, ce chantier d’envergure a débuté il y a quelques semaines, avec les équipes d’Eiffage, avec Eiffage métal (800 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 250 millions d’euros en France) aux manettes. «Après avoir œuvré sur la conception du projet, nous venons d’attaquer la construction du premier bloc de cette gigafactory, pour lequel nous sommes en charge notamment de l’étude, la fabrication et la pose des 1 500 tonnes de charpente métallique des bâtiments», indique William Campbell, directeur régional de cette filiale du groupe de BTP et de concessions.

Un projet en «fast track»

Cette réalisation doit être finalisée d’ici la fin de l’année. Un calendrier particulièrement serré à l’aune de son ampleur (11 000 m² de charpente). «Habituellement, de telles constructions s’étendent sur des durées sensiblement plus longues», confirme William Campbell. Afin de respecter les délais impartis, l’entreprise a dû adapter son organisation. «Comme c’est également le cas sur un autre chantier en cours, en l’occurrence l’extension de l’usine de fabrication de semi-conducteurs de STMicroelectronics près de Grenoble, nous avons basculé en mode 'fast track'», poursuit le dirigeant. 

Concrètement, cela implique la mise en place de trois équipes qui se relaient sur le même poste pendant 24 heures (3 fois 8), à laquelle se sont ajoutés une dizaine de recrutements. L’entreprise compte aujourd’hui 650 collaborateurs, dont 220 à Cuincy, près de Douai, où se trouve l’établissement régional.

Une trentaine d’embauches prévues cette année

Faisant face à des perspectives de développement jugées porteuses, notamment dans les Hauts-de-France où elle pourrait intervenir d’ici quelques mois sur le projet d’agrandissement de l’aéroport de Lille-Lesquin (dont Eiffage est l’actionnaire majoritaire de la société concessionnaire), Eiffage métal compte encore étoffer ses effectifs. Après 55 embauches l’an dernier, 34 sont ainsi prévues sur l’ensemble de 2022, la totalité d’entre elles à Cuincy. Seule ombre au tableau identifiée par le dirigeant, l’envolée des prix de l’acier, «qui ont bondi de plus de 150% depuis 2018» et qui pourraient continuer d’augmenter en raison de la guerre en Ukraine.

Une pénurie de soudeurs

Dans une étude publiée l’automne dernier, la Banque de France signalait que 44% des entreprises françaises éprouvaient des difficultés à pourvoir des postes vacants. Une tendance à laquelle Eiffage métal n’échappe pas. «Nous peinons depuis quelque temps déjà à recruter certains profils, en particulier des chefs de chantier, des monteurs et surtout des soudeurs», déplore William Campbell. Cette situation s’expliquerait par la faible mobilité des professionnels concernés ainsi que par un manque de vocations. «C’est la raison pour laquelle nous embauchons des jeunes sans expérience, que nous formons ensuite au sein de notre école de soudage intégrée dans une de nos usines, en Alsace», précise William Campbell.