Edisac, 50 ans d'une saga familiale
Dans les Hauts-de-France, l'enseigne Edisac s'est imposée au fil des décennies comme une des références en matière de maroquinerie. L'entreprise familiale qui compte neuf boutiques en région et quatre en Belgique, célèbre cette année ses 50 ans. L'occasion de revenir sur les moments forts de cette histoire entrepreneuriale, qui se poursuit aujourd'hui avec la deuxième génération aux commandes.
![Arnaud Deschilder, actuel directeur général et fils des fondateurs Jean-Claude et Édith Deschilder. Crédit photo Edisac](/thumbs/1368×1026/articles/2024/11/Arnaud-EDISAC.jpg)
L'aventure
Edisac remonte à 1974. «Mes
parents ont commencé à bord de leur camion par des ventes sur les
marchés des grandes villes du Nord», raconte avec enthousiasme Arnaud
Deschilder,
actuel président et fils des fondateurs Jean-Claude
et Édith
Deschilder. En 1976, le couple, natif de Bailleul, ouvre sa première boutique à
Dunkerque avant de mettre le cap sur Lille en 1981 et le Mont-Noir
deux ans plus tard. «Mes arrière grands-parents étaient chausseurs cordonniers. La transmission de
génération en génération s'est faite naturellement». Arnaud Deschilder rejoint
l'aventure à seulement 18 ans, il y a maintenant 30 ans.
Maillage
stratégique
Edisac, dont le siège social est basé à Bailleul, détient treize magasins dont neuf en Hauts-de-France et quatre en
Belgique. Si l'enseigne est
connue avant tout pour son activité de revendeur, celle-ci n'est
plus la seule casquette du groupe. «Nous
aimons aussi créer des produits, pas que revendre»
insiste le dirigeant, qui compte également plusieurs marques propres (cf
encadré). Aujourd'hui,
Edisac travaille avec tous types de marques de maroquinerie, de
Lancel à Longchamp en passant par Guess et Lacoste, le revendeur
aux 50 ans d'activité cible à la fois les femmes – 80% de la clientèle –, les hommes, les enfants, ainsi que la
clientèle business.
«On travaille
avec une multitude de partenaires, avec qui il faut être le plus
régulier possible. Il y a des renégociations chaque année. Le plus
difficile dans la mode, c'est qu'on doit sans cesse s'adapter et
rester réactifs».
Le
digital, 25% des ventes
Si
le covid aura été une «période
noire» pour
Edisac, l'enseigne a su néanmoins tirer des enseignements de cette
crise sanitaire. «On
est rentrés solides dans la crise et on s'est pris une vraie claque.
En revanche, le site internet a explosé pendant le covid, ça a été
notre bouée de sauvetage et c'est ce qui nous a permis notamment de
retrouver un rythme normal après la crise».
Aujourd'hui, les ventes en digital représentent 25% des ventes
globales. Le site est disponible en trois langues à savoir français,
néerlandais et flamand pour l'enseigne qui se définit comme
«franco-belge». Quant aux boutiques physiques, elles restent très attractives notamment grâce à un merchandising repensé chaque semaine par les équipes internes.
Une
croissance soutenue
L'enseigne
nordiste enregistre entre 5 et 10% de croissance en moyenne chaque
année. Comment expliquer cette balance positive ? «Le
marché de la maroquinerie a résisté à toutes les crises.
Pourquoi ? Car on aime, même dans les temps les plus
difficiles, conserver deux produits phares : un beau sac à main
et de belles chaussures. Même en période d'inflation, il y a moins
de restrictions sur ça», justifie le dirigeant. Si le marché se porte bien, il s'est aussi
«réinventé»
ces dernières années : «Le
sac devait être pratique, désormais le sac doit être pratique mais
aussi esthétique, c'est devenu un accessoire de mode».
Si le sac à main reste la principale source de revenu du groupe, la
branche chaussures et bagages ne cessent d'augmenter. «L'ADN
de l'entreprise familiale a toujours été la maroquinerie. Mais on
souhaite accélérer sur le bagage mais surtout la chaussure qui
s'avère très complémentaire», confie Arnaud Deschilder.
Fondations solides
Si
Edisac emploie actuellement une cinquantaine de personnes, le groupe
franco-belge continue de recruter régulièrement avec notamment deux
politiques : la promotion interne et le mix des générations.
En quête permanente de nouveautés, le groupe reste preneur de
nouveaux partenariats. «Nous
saisissons les opportunités qui se présentent et cherchons toujours
à évoluer. J'ai un énorme respect pour mes parents qui ont su
construire des fondations solides».
Arnaud Deschilder et sa compagne Maud, à la tête de la filiale
belge, continuent donc d'écrire cette belle histoire familiale.
Étrier et Caméléon en plein essor
L'entreprise nordiste a crée deux marques propres, à savoir Étrier, marque de sacs haut de gamme ainsi que Caméléon, marque de cartables pour enfants rencontrant un franc succès auprès des familles françaises. L'enseigne Étrier, installée dans le Vieux-Lille ainsi qu'à Cannes, a également ouvert ses portes à Paris en novembre. Pour ses marques propres, le groupe a souhaité conserver un atelier français dédié à la petite maroquinerie. Implanté dans le sud de la France, celui-ci emploie actuellement une vingtaine de personnes. Les deux marques propres représentent 14% du chiffre d'affaires du groupe.
Chiffres clés
- CA 2023 : 28,7 millions €
- +9,35% de progression de 2022 à 2023
- 758 959 produits vendus en 2023
- Les chaussures représentent 7% de notre CA total