ECTI facilite la transmission de compétences depuis 50 ans

L’association Entreprises-collectivités territoriales-insertion (ECTI) accompagne les acteurs économiques et sociaux dans leurs projets partout en France et à l’étranger depuis 1974. Cette année, l’association fête ses 50 ans en parcourant la France, et s’est donc arrêtée à Lille. L’occasion de s’intéresser aux particularités des Hauts-de-France.

Louis Laurent-Mazerolle, président d'ECTI, et Daniel Charrier, délégué territorial ECTI Nord-Artois, ont pour objectif de mettre encore plus en avant l'association lors de cette année de fête.
Louis Laurent-Mazerolle, président d'ECTI, et Daniel Charrier, délégué territorial ECTI Nord-Artois, ont pour objectif de mettre encore plus en avant l'association lors de cette année de fête.

L’association Entreprises-collectivités territoriales-insertion (ECTI) a 50 ans. Et depuis 50 ans, elle accompagne les acteurs économiques et sociaux afin qu’ils réalisent leurs projets. Mais ECTI n’est pas une association comme les autres. En effet, elle se base sur le bénévolat de compétences avec des cadres retraités. Ainsi, sur leur temps personnel, ils accompagnent des entrepreneurs sur différentes thématiques, notamment l’enseignement, le social, les entreprises et les collectivités, afin de partager leur expérience acquise tout au long de leurs années de vie professionnelle. Cette notion de bénévolat est importante pour ECTI et son président national, Louis Laurent-Mazerolle. Bien que l’on parle d’entreprise et de projet entrepreneurial, il n’y a aucune idée ni volonté de mécénat. «La notion de gratuité est très importante. On donne notre temps et notre temps est important, mais pour une entreprise, le temps, c’est de l’argent», souligne-t-il.

Et le temps s’apparente encore plus à de l’argent lorsque l’entreprise est de petite taille. Les bénévoles partagent donc leurs savoirs acquis au fil des années, mais certains, après des décennies dans le même secteur, souhaitent s’orienter vers d’autres domaines. Cela est aussi possible puisqu’au sein d’ECTI, de nombreuses formations internes sont proposées. Malgré 50 ans d’existence et plusieurs centaines d'accompagnements, l’association fait face à un déficit de notoriété qui l’empêche de se développer encore plus. «Nous faisons beaucoup de choses au niveau de la communication. On essaie de participer aux réunions des caisses de retraite, à des journées, à des salons…» , explique Daniel Charrier, délégué territorial ECTI Nord-Artois. Et «au-delà de la communication, nous essayons aussi de faire en sorte que chaque adhérent soit un ambassadeur». Si l’association a un manque de visibilité au niveau national, en ce qui concerne les Hauts-de-France, ECTI est assez bien connue et représentée, avec de nombreux partenariats avec les organismes officiels de la région.

Les femmes particulièrement présentes en Hauts-de-France

Selon un sondage IFOP réalisé pour les 50 ans d’ECTI sur la notoriété du bénévolat de compétences, et donc par ricochet de l’association, seulement 26% des personnes interrogées connaissent le bénévolat de compétences. Dans les Hauts-de-France, on atteint 28%. C’est encore trop peu pour l’association, mais la région s’intéresse un peu plus à ce sujet et à ses possibilités. De plus, 43% des personnes interrogées dans la région se disent prêtent à s’engager. Pour Daniel Charrier, les Hauts-de-France ont plusieurs avantages par rapport à d’autres antennes régionales, dont «la convivialité et le relationnel. Mais c’est aussi une grande région industrielle et avec beaucoup d’étudiants. Il y a un tissu économique qui, même s’il a été un peu cassé, revient». S’ajoute à cela la taille de la région, avec une population importante, qui représente 10% de la population française, et cela se ressent sur le nombre d’adhérents ECTI. «Nous sommes à 130 et on devrait passer à 200 assez rapidement», continue le délégué territorial ECTI Nord-Artois. L’objectif affiché est d’ailleurs d’y avoir 10% de l’activité d’ECTI, «et nous n’en sommes pas loin». La région est troisième en nombre d’adhérents, derrière la région parisienne et l’Auvergne-Rhône-Alpes.

Une autre particularité de l’antenne des Hauts-de-France est sa proportion de femmes en comparaison avec la moyenne nationale d’ECTI : 20 %, tandis qu’au niveau national, la moyenne est de 15%. Pour Daniel Charrier, c’est «une caractéristique de la région», surtout qu’il y a désormais «beaucoup plus de femmes que d’hommes qui se présentent. Il y a sans doute une appétence pour les femmes pour venir nous rejoindre, notamment dans l’enseignement», assure-t-il. Ces dernières brisent de plus en plus ce plafond de verre, qui les empêchait de se sentir légitimes pour transmettre leurs compétences et leurs savoirs, et l’évolution ne semble pas prête de s’arrêter.