Économie sociale et solidaire : le coup de pouce d'Amiens Métropole
Pascal Fradcourt, vice-président d'Amiens Métropole et adjoint au développement économique, a présenté un appel à projet 2014 doté de 240 000 euros en direction de l'économie sociale et solidaire en faveur des quartiers prioritaires.
L ‘appel à projet, baptisé “Entreprendre autrement avec Amiens Métropole”, a été lancé par Pascal Fradcourt, adjoint au développement économique, début décembre dans les locaux de la Machinerie à Amiens, nouvel espace de co-working. Le dispositif est ambitieux : soutenir les porteurs de projets de l’Économie sociale et solidaire (ESS) grâce à une dotation de 240 000 euros. « L’aide attribuée est déterminée en fonction des besoins du projet et ne peut dépasser 23 000 euros par candidat. Elle permet de soutenir les projets de deux manières : aide au démarrage ou au développement. Dans les deux cas, l’aide concernera uniquement le fonctionnement », détaille Juliane Kurtzke, chargée de mission à la direction de l’économie et du développement. Le dispositif est soutenu à hauteur de 80 % par l’État dans le cadre de la Dotation de développement urbain (DUU). Cette dotation permet de financer des projets destinés aux habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Créer de l’emploi durable
À Amiens, les quartiers concernés sont Étouvie, Amiens-Nord, Pierre-Rollin, Saint-Leu, Marcel-Paul Salamandre et Condorcet-Philéas Lebesgue. Aucune limite d’âge n’est imposée aux candidats qui ont jusqu’au 15 janvier pour envoyer leur dossier, téléchargeable sur le site d’Amiens Métropole. Pour être éligibles, les projets doivent être cohérents avec les principes de l’économie sociale et solidaire et avec au moins l’un des axes prioritaires du futur contrat de ville. Une attention particulière sera portée aux projets en lien avec l’une de ces filières : isolation thermique des bâtiments, développement des circuits courts, services à la personne, recyclage et activités périscolaire. « L’objectif, c’est la création d’emplois de manière pérenne sur le territoire », explique Pascal Fradcourt. L’adjoint au maire donne plusieurs exemples de forme que peuvent prendre cet appel à projets : un garage de réparation automobile solidaire destiné aux foyers modestes, du transport avec des tarifs adaptés pour les demandeurs d’emploi ou encore une épicerie solidaire. À la date du dépôt de dossier, la structure devra déjà exister d’un point de vue légal. « Le but n’est pas de financer des études de marché ou de faisabilité », prévient Juliane Kurtzke. Les dossiers qui ne rentreraient pas dans les critères seront toutefois « orientés vers les services compétents », assure la chargée de mission. Avec 5 500 établissements employeurs en Picardie, 58 500 emplois et 18 000 emplois à renouveler d’ici à 2020, l’économie sociale et solidaire « représente un secteur de développement important pour le territoire », conclut Pascal Fradcourt. Au niveau national, l’ESS représente 10 % de l’emploi et 23 % d’emplois créés depuis dix ans, contre 7 % pour l’économie traditionnelle.