Eau, secours !
Alerte sécheresse dans tous les départements de la région ! Comme dans l’ensemble de l’Hexagone, la Lorraine s’assèche. Depuis les différentes vagues caniculaires, les niveaux d’alerte oscillent et sont aujourd’hui dans le rouge écarlate. Dans les Vosges, le département s’est déclaré la semaine dernière en situation de crise sécheresse.
Les fortes chaleurs décuplent les besoins en eau, les cours d’eau s’évaporent entraînant l’interdiction de la navigation sur une partie de la Moselle. Les cultures souffrent, les industriels tentent de limiter au mieux l’utilisation de ce bien commun aujourd’hui symbole à lui seul d’une situation qui commence à nous dépasser. «L’eau est le marqueur du dérèglement climatique par ses excès, les pluies diluviennes ou ses manques, les sécheresses répétées», assurait dans les colonnes du Journal du Dimanche du 7 août, Jean Launay président du Comité national de l’eau. Au début de l’été, près de 90 % des nappes phréatiques présentaient déjà un niveau inférieur à la moyenne. Un mois plus tard, la situation n’a fait qu’empirer. Des centaines de communes n’ont plus accès à l’eau potable et doivent être ravitaillées par camions citernes. Les lacs de la région, les cours d’eau sont pompés pour tenter d’enrayer ce mal grandissant au fur et à mesure des épisodes météorologiques alarmants. Les références aux sécheresses de 1959 et 1976 sont légion comme pour se rassurer. À ces époques, toutes les régions n’étaient pas concernées à l’instar des feux de forêts présents aujourd’hui partout. Le signe d’un monde qui s’embrase pour au final s’éteindre. Aujourd’hui le phénomène est global, brutal, long sur la durée. De là à revoir ressurgir le rite des Rogations, procession religieuse pour demander de l’eau au ciel, il n’y a qu’un pas. Restrictions, tentatives d’économie, lutte constante pour la préservation de la ressource et sa meilleure utilisation, sont nécessaires, vitales. La résilience et l’adaptation choisie ou forcée semblent être de nouveau de mise. Jusqu’à quand ? Certains climatologues annoncent des températures chaudes jusqu’en octobre et un automne sec. Les nappes phréatiques n’ont pas fini d’être peau de chagrin....