“Une télé pour des gens d’ici,faite par des gens d’ici”
Le Cercle Côte d’Opale synergie avait invité le 10 octobre dernier Patrice Pélerin et Christophe Berrier, les deux dirigeants de la chaîne Opal’TV . Celleci doit émettre d’ici le 2 novembre prochain et inaugurer ses locaux, à Dunkerque, le 22 octobre. Compte-rendu.
Conva inc r e e t rallier. Pascal Pélerin, directeur, et Christophe Berrier, rédacteur en chef d’Opal’TV, sont venus à Boulogne-sur-Mer afin de prouver que ce territoire y a toute sa place. Place éditoriale bien sûr, mais financière également. Devant une cinquantaine d’acteurs politiques et économiques du Boulonnais, les deux hommes ont présenté la nouvelle chaîne. “Il y a une grosse différence entre ce qui avait été envisagé et ce que nous sommes. Opal’TV est un outil de développement des territoires. Ce sera une télé miroir, de proximité…” Créée à l’initiative de Damien Careme, maire de Grande- Synthe et conseiller régional, Opal’TV est une société d’économie mixte (SEM TV Côte d’Opale) qui regroupe des villes du littoral, quelques clubs sportifs comme le BCM ainsi que des sociétés filiales du groupe Voix du Nord. Appelée à élargir un actionnariat encore disparate, la chaîne a bouclé son recrutement il y a trois semaines : cinq cadres, neuf journalistes, cinq techniciens et un administratif composent l’équipe. La chaîne s’est installée récemment dans ses locaux, au sein du pôle Marine à Dunkerque, et ses équipes tournent depuis le début du mois. Ses promoteurs ont dévoilé le programme. “Il y aura un journal local quotidien (15 minutes) avec des problèmatiques transversales. Chaque territoire sera traité”, indique Christophe Berrier. On verra aussi, trois fois par semaine, le magazine de la rédaction (15 minutes), “dès que possible” selon Christophe Berrier. Un talk show itinérant est prévu le midi “dans des lieux qui sont en soi des décors”, dixit le rédacteur en chef. Le sport ne sera pas oublié et fera l’objet d’émissions les lundis et vendredis. Enfin, le rendez-vous phare des téléspectateurs sera le Journal de la mer : 52 minutes de reportages sur l’élément le plus identifiant des territoires. Pour ce faire, la direction d’Opal’TV a recruté Sylvain Augier, “venu donner un coup de main pour ce magazine”. “On fait une chaîne pour des gens d’ici, avec des gens d’ici, a assuré Patrice Pélerin. Chaque semaine, vous verrez quelque chose de nouveau. Notre vrai lancement se fera en mars 2012.”
“Donner de l’amplitude aux initiatives qui le méritent”. Depuis sa prise de fonction cet été, la direction d’Opal’TV fait la tournée des collectivités locales, des acteurs économiques et eurorégionaux. Opal’TV s’appuiera sur un budget annuel compris entre 1,5 et 1,7 million d’euros. Elle travaillera avec ses partenaires sur des contrats d’objectifs et de moyens. Chaque collectivité appelée à entrer au capital d’Opal’TV contribuera pour 1,10 euro par habitant au fonctionnement. La chaîne est une télévision de service public par nature. D’où cette remarque dans la salle ”Vous: êtes essentiellement financé par des politiques. Qu’en sera t-il de votre indépendance ?” “Nous voulons donner de l’amplitude à des initiatives qui le méritent. Mais on parlera de ce qui ne va pas. Sans stigmatiser”, a répondu le rédacteur en chef. “Il y a toujours des pressions qui peuvent toucher la rédaction, c’est inévitable. C’est à nous d’en être les garants. Le CSA regarde de près”, a ajouté Patrice Pélerin. Quid des financements privés issus de la pub ? “Pour l’instant, sans audience, nous ne valons rien en termes de publicité”, a souri le directeur d’Opal’TV.
Vers une régie publicitaire interne. Damien Careme, pilote du projet depuis l’origine, est “plutôt favorable” à une régie en interne. Actionnaire, La Voix du Nord en fera les frais. Les dirigeants d’Opal’TV ont repété qu’ils vou-laient travailler avec les acteurs de productions audiovisuelles locaux. “Nous ne sommes pas des Parisiens qui viennent faire les choses à votre place”, a martelé le directeur de la chaîne. Travailler avec tout le monde, être “transparent” et accueillir d’autres actionnaires dans la SEM : un programme plutôt attractif pour le littoral.