“Mobilité : repensons l’existant ettravaillons avec les acteurs”

Rémi Pauvros propose depuis le 27 mars aux conseillers généraux des mesures rendant plus efficace la politique du Département en matière de mobilité via son Schéma. Augmenter la fréquentation des transports en commun en rentabilisant mieux l’argent public reste de loin la première des préoccupations des membres de la commission ad hoc. Et il y a du pain sur la planche…

Rémi Pauvros veut booster la fréquentation des transports en commun.
Rémi Pauvros veut booster la fréquentation des transports en commun.

 

Rémi Pauvros veut booster la fréquentation des transports en commun.

Rémi Pauvros veut booster la fréquentation des transports en commun.

Large tournée des popotes pour le vice-président dans la Métropole et le Douaisis : voilà qui implique d’aller au contact des maires et de confronter les pistes de la commission transports du conseil général du Nord. Sont-elles opportunes, pertinentes et financièrement réalistes et raisonnables ? Comme beaucoup d’élus, Rémi Pauvros reste sur sa faim à la lecture des chiffres… Comme, par exemple le député du Valenciennois Alain Bocquet qui soulève publiquement la question, se demandant si tout cet argent débloqué pour la politique des transports publics depuis maintes années ne devrait pas être dépensé d’abord à l’aune des progrès constatés et non l’inverse. Certes, 150 M€ d’investissements, 115 M€ de fonctionnement pour le transport public dans le Nord, en font le département pilote de France, mais, vu les temps qui courent et l’incertitude qui plane sur l’avenir des finances publiques après 2012, le jeu en vaut-il la chandelle ?

Une flèche qui rate sa cible. Bien entendu, hors de question de remettre en cause la politique des transports publics pour le vice-président et les élus du Département, mais un examen sans concession s’impose, les tergiversations doivent cesser. Les chiffres alarmants sont là : 10% de la population du Nord utilise les transports en commun. “C’est très peu” reconnaît Rémi Pauvros, d’autant que 80% de ce chiffre se construit en zones urbaines. Dans les problématiques qu’il va falloir désormais résoudre, se situe d’abord le fait que pour travailler aujourd’hui, il faut de plus en plus rouler en voiture. Conclusion ? “Il nous faut traiter les problèmes différemment, dit le vice-président du Conseil général, à savoir équilibrer et harmoniser l’offre.” Certains des cinq objectifs du Schéma départemental sont respectés, d’autres pas. Le premier transporteur du Nord transporte 50 000 personnes par jour, dont 10 000 scolaires gratuitement. Chiffres assez théoriques car, par exemple, les élèves ne prennent pas tous le bus tous les jours. D’autre part, “le nouveau cadencement de la SNCF en décembre dernier n’a très probablement pas provoqué de mesures adaptées du côté du Conseil général” selon Rémi Pauvros lui-même. Amer, il résume : “En fait, on s’adresse à peu de monde !

Que faire ?La billetterie va nous en apprendre plus sur les réseaux” dit-il. Ce qui signifie que les chiffres doivent être actualisés, vérifiés et analysés. “Ouvrir le champ à de nouveaux moyens de transport, poursuit-il, est une piste à étudier avec les maires.” Oui, mais si le déficit de fréquentation se situe d’abord en milieu rural – ce qui justifie des rencontres avec les maires –, le transport à la demande demandera trop d’investissements financiers. On peut certes continuer de chercher des solutions meilleures en faveur des populations à fragilité physique, prôner le covoiturage, développer des modes doux, mais pour Rémi Pauvros c’est d’abord par une meilleure organisation avec le TER qu’il faut commencer, sans négliger le développement du vélo, la sécurisation du Schéma de mobilité et un engagement ferme pour éliminer les dangers menaçant les motards.

Réunir tous les acteurs de la mobilité. Donc, d’ici fin 2012, l’action va consister à décliner le Schéma départemental par appels à projets à tous les acteurs de la mobilité, en commençant par la fédération des transporteurs pour que les réseaux d’autobus interurbains soient protégés, en particulier dans les zones sensibles : en clair, faciliter et encourager l’usage du bus et donc restaurer son image. Tous les maires des arrondissements ont déjà été ou seront consultés pour actualiser le plan routier et l’adapter. Le Département investit 150 M€ dans de grands projets en trois phases d’études. Il est clair pour le vice-président que dorénavant, il va falloir veiller à mieux utiliser cet argent, en vérifiant très régulièrement qu’il sert bien les objectifs du Schéma. Une sorte de rationalisation semble, elle aussi, en route : “Sur la métropole lilloise, à chaque fois que vous touchez un tant soit peu à une route ou une portion ou encore un bout de rocade, il vous en coûte tout de suite de 30 à 50 M€… On comptabilise sur la rocade Nord- Ouest jusqu’à 75 000 véhicules par jour. On ne peut pas continuer comme ça, ni financièrement ni statistiquement. Alors, je sais que les territoires ne se ressemblent pas. Dans le Douaisis par exemple, c’est très complexe dans le maillage. Mais vu la situation en 2012, il y a urgence à agir.” Cet arrondissement cité comme exemple va connaître très prochainement des travaux de voirie sur Hornaing, Féchain, Faumont, Brunemont, Douai, Lallaing, Warlaing, Auby. Mais dans le cadre du plan routier départemental 2011-2015, beaucoup d’autres projets sont soit en phase opérationnelle soit à l’étude, allant de lourds contournements de villes à de la voirie plus modeste.