E-mobilité : des solutions existent
Il y a quelques jours, Barentin accueillait le 1er carrefour de l'e-mobilité organisé par la CCI Rouen Métropole. L'occasion de présenter les solutions qui apparaissent sur ce marché nouveau, poussé par la demande sociétale et la réglementation.
« Des solutions ! C'est cela que les chefs d'entreprises attendent ! » Voilà comment Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole a justifié la tenue le 16 septembre à Barentin, du 1er carrefour de l'e-mobilité. Un événement destiné à anticiper les évolutions réglementaires en matière de mobilité, et notamment la zone à faible émission de gaz à effet de serre (ZFE) qui s'installe à Rouen. « On cible les artisans et les professionnels qui se posent des questions pratiques légitimes, a souligné Christophe Bouillon. On a des réponses à leur apporter. » 90 exposants étaient ainsi réunis dans la zone commerciale de Barentin, où sont justement regroupées plusieurs concessions automobiles.
Autonomie et avantages fiscaux
Côté véhicules l'offre est désormais solide. Même si, pour certains, le délai de commande peut aller jusqu'à 4 mois. A l'exception des gros poids lourds, l'ensemble du parc est désormais couvert par l'offre électrique et/ou hybride. Rien de nouveau réellement du côté des routières pour qui la gamme pro suit naturellement la gamme particuliers. Côté utilitaires par contre un regard plus précis se justifie. La gamme va ainsi de la très citadine AMI Pro de chez Citroën, qui peut se séparer d'un siège passager pour pousser sa capacité de coffre à 400 L, à la fourgonnette de typer e-Crafter de chez Volkswagen qui affiche une contenance de presque 11 m3.
Evidemment l'autonomie reste un facteur clé dans la prise de décision. « Beaucoup de professionnels sont encore sceptiques face à l'électrique », note ce vendeur de chez Citroën. Pourtant les autonomies affichées commencent à être intéressantes. Jusqu'à 330 km pour le e-Traveller de chez Peugeot à vide, et 250 km à plein. Mais outre cette autonomie qui doit correspondre à la zone de chalandise, les concessionnaires insistent aussi sur l'intérêt de regarder de près le coût total d'utilisation (aussi appelé TCO). Si le prix à l'achat est plus élevé que pour un véhicule thermique, les avantages fiscaux couplés à un coût de « carburant » moindre, peuvent faire pencher la balance en faveur de l'électrique ou de l'hybride. « En 100 % électrique il est difficile de coller aux attentes des artisans », avoue ce commercial de chez Renault.
Encore des freins à lever
Au delà des véhicules, l'électrique s'invite aussi dans les engins de chantier : pelleteuse, chargeurs, nacelles... Chez Loxam, par exemple, la demande de location d'engins électriques ne cesse de progresser. Elle permet de répondre à des contraintes particulières en industrie ou dans des lieux clos, notamment. En extérieur, sur des chantiers classiques, elle peine toutefois à faire la différence. Le prix, à puissance égale, peut être un frein important. Le temps de recharge et l'autonomie aussi, même si « notre pelleteuse d'1,9 t peut travailler 5 à 7 h d'affilée », note ce représentant de Loxam.
« Beaucoup de questions se posent encore », avoue Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole. Un déploiement accéléré des bornes de recharges devrait déjà lever quelques questionnements. « Un rendez-vous comme celui-ci doit nous permettre de repérer tout ce qui peut être des freins pour les chefs d'entreprises... Tout n'est pas parfait, mais il faut désormais s'inscrire dans cette démarche. » Le rendez-vous est donc pris pour une prochaine édition...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre