Dunkerquois : Flandre Opale Habitat accélère sa construction de logements
Les bailleurs sociaux sont en première ligne pour la construction de nouveaux logements dans le Dunkerquois. Leur part (locatif, intermédiaire et en accession sociale) va représenter 60% du total des 12 000 à produire dans la décennie. L’un deux, Flandre Opale Habitat, s’est engagé à en construire 700 par an pendant trois ans.
«Une telle densité de construction de logements sur le territoire de la Communauté urbaine de Dunkerque, c’est du jamais-vu depuis l’arrivée du sidérurgiste Usinor (aujourd’hui ArcelorMittal, ndlr) au début des années 1960», pose Christophe Vanhersel, directeur général de Flandre Opale Habitat. «Ceci pour vous rendre compte de l’ampleur du défi qui est devant nous».
Ce bailleur social - filiale du groupe Action Logement et dont le MEDEF Côte d’Opale est actionnaire -, est déjà très présent dans l’agglomération avec plus de 5 500 logements. Dès cette année, il va accélérer la cadence avec une production de 700 logements par an, soit 2 100 logements. Et sur un secteur très ciblé : Une trentaine de minutes de route en voiture autour de Bourbourg et de Gravelines, à l’ouest de Dunkerque, là où se concentre l’arrivée des nouvelles usines. «Nous privilégions les F2/F3, qui correspondent aux besoins actuels avec le phénomène d’éclatement des familles. Une grande partie de notre production sera du locatif social. Mais nous aurons aussi des programmes en accession social à la propriété et des programmes en LLI, c’est-à-dire le 'haut-de-gamme' du locatif social avec des montants de loyers inférieurs de 15% au prix du marché, et qui concernent surtout la population des techniciens et jeunes cadres», détaille le directeur général. À l’issue des trois années, un point sera fait pour voir si l’avancée de la réindustrialisation du territoire et les besoins justifient de poursuivre cet effort. «Si tel est le cas, nous continuerons, bien-sûr», précise Christophe Vanhersel.
Une résidence pour salariés en mobilité
Dans ce contexte, la loi Climat et résilience de 2021 qui a défini un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols pour 2050 vient compliquer la donne. «Le foncier se raréfie. L’objectif, désormais, est de construire la ville sur la ville, en identifiant et utilisant les friches d’entreprises ou de commerces», explique le directeur général. «La Communauté urbaine de Dunkerque nous y aide en cartographiant l’ensemble des friches sur le territoire». En illustration, on peut citer la construction de 250 logements à Bourbourg sur le site d’un ancien silo à grains et sur le terrain d’une ancienne tréfilerie. Un autre important programme est en cours à Dunkerque, sur le site des anciens locaux de la CCI Littoral Hauts-de-France qui ont été rasés : 104 logements en locatif social et en locatif intermédiaire.
Au-delà, Flandre Opale Habitat se penche aussi sur une demande émergente : le logement pour salariés en mobilité. «Il faut nous y préparer dès maintenant, sachant qu’à l’horizon 2030-2034, au plus fort de la construction des deux réacteurs EPR à Gravelines, nous aurons plus de 8 000 personnes mobilisées», souligne Christophe Vanhersel. Les campings, les appart-hôtels, les meublés, les gîtes et autres chambres d’hôtes ne seront pas suffisants pour absorber une telle demande. «Nous avons en projet la construction d’une première résidence mobilité emploi de 200 logements de type F1. L’originalité, c’est que les appartements seront conçus pour pouvoir être rassemblés et former un F3 lorsque les usines et EPR seront construits et que la demande de logements pour personnes en déplacement va chuter, de façon à pouvoir servir de logements longue durée», se satisfait Christophe Vanhersel, conscient que le développement économique du territoire ne se fera pas sans mettre en face un nombre suffisant de logements.