Dunkerquois : deux autres gigafactories de batteries pour Verkor
La première usine géante de fabrication de modules de batteries du groupe français va très prochainement entrer en production à Bourbourg. Avant même le coup d’envoi, Verkor annonce déjà les implantations de deux autres gigafactories, dans le voisinage immédiat de la première. La concertation publique vient de commencer.

Le ralentissement du marché de la voiture électrique en Europe et les soubresauts que connaît la filière de la batterie électrique (avec en illustration la faillite récente du suédois Nothvolt, pointure du secteur) ne semblent pas atteindre le moral du groupe français Verkor. La start-up, née à Grenoble il y a un peu plus de cinq ans, est toujours persuadée de l’importance du développement d’une filière de la batterie en France et à Dunkerque en particulier, malgré le retard pris sur la Chine et un souci de compétitivité. Verkor a, en effet, confirmé son projet d’implantation de deux nouvelles gigafactories pour la fabrication de modules de batteries électriques, tout à côté de celle qui est en train d'achever sa construction à Bourbourg. Celle-ci doit entrer en production d’ici la fin du premier semestre 2025 avec, à terme, l’objectif d’équiper 300 000 véhicules électriques par an. Pour l’instant, il s’agira des voitures Alpine et des utilitaires FlexVan du constructeur français Renault. 1 200 emplois, à terme, seront créés pour cette seule usine dont le coût de construction avoisine les deux milliards d’euros.
Quatre milliards d'euros d'investissement et 4 000 emplois
Les deux nouvelles unités (Verkor 2 et Verkor 3), d’une surface de 150 000 m2 chacune, doivent être construites sur une parcelle de 70 hectares au sein de la zone nouvelle plateforme industrielle (Zone Grande Industrie), portée par le port de Dunkerque, à cheval sur les communes de Bourbourg, Craywick et Saint-Georges-sur-l’Aa. Elles auront une capacité de production de 16 à 20 Gwh/an. Verkor explique son choix d’investir une nouvelle fois dans le Dunkerquois par son souhait de «soutenir le développement des filières industrielles décarbonées du territoire et de renforcer la production de cellules et modules de batteries électriques en Europe». Le groupe ne cache plus son ambition de devenir leader européen du secteur.
Environ quatre milliards d’euros seront nécessaires à la concrétisation de ce projet, qui pourrait conduire à la création de 4 000 emplois supplémentaires. Verkor précise qu’il espère trouver une partie de financement public. Début avril, la concertation publique a débuté sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Elle doit durer jusqu’à fin mai 2025. L’enjeu sera, d’une part, d’étudier les besoins en eau et en énergie. Mais aussi les impacts socio-économiques sur un secteur en pleine réindustrialisation où émerge déjà de grosses problématiques en termes de logements et de formation. Il faudra également analyser les effets cumulés par l’ensemble des industries de la zone industrialo-portuaire, dont une quinzaine sont des sites «Seveso», sans oublier le site nucléaire EDF de Gravelines. Le risque industriel devrait légitimement être au cœur de la concertation. Les travaux sont prévus pour démarrer dans le courant de l'année 2028.