Dunkerque : Un pas de plus vers la concrétisation du projet d’implantation de l’usine XTC-Orano
Le chinois XTC Energy et le français Orano ont fait un pas de plus vers la concrétisation de leur projet d’implantation d’une usine de fabrication de composants pour batteries électriques et de recyclage de batteries en dévoilant son nom, Neomat, le 10 décembre dernier à Dunkerque. Décision d’investissement finale attendue à l’été 2025.
Cela avait été la cerise sur le gâteau. En mai 2023, lors de sa visite dans le Dunkerquois pour annoncer la future implantation de l’usine géante de batteries électriques du groupe taïwanais ProLogium, le Président Macron avait surpris tout le monde en annonçant également le projet de la co-entreprise franco-chinoise XTC-Orano : L’implantation de deux unités de production de composants pour batteries électriques et d’une de recyclage de batteries usagées ou de rebuts de gigafactory. Depuis, le projet a bien avancé en concertation avec les potentiels futurs clients Verkor, ACC et ProLogium, une enquête publique a été menée et, grand pas supplémentaire, les deux groupes ont annoncé ce 10 décembre le nom de la future entreprise. Ce sera Neomat.
Alors qu’Eramet-Suez a indiqué il y a quelques mois mettre en attente son projet d’implantation d’une usine de recyclage des batteries électriques dans le Dunkerquois, considérant que le marché européen de la mobilité électrique n’était pas encore mûr, le directeur Europe de XTC Energy, Liu Wentao, a redit «toute sa confiance dans ce projet et dans la stratégie de bâtir une filière de la batterie électrique ici à Dunkerque, même si le marché des véhicules électriques en Europe connaît quelques difficultés». Même son de cloche du côté de Phillipe Hatron, directeur de l’activité batteries chez Orano, «convaincu du développement de ce segment de marché et de la forte progression de la mobilité décarbonée dans les années à venir», même si a-t-il reconnu «l’Europe a pris de retard par rapport à la Chine où désormais 50 % des véhicules vendus sont électriques».
1 300 emplois directs
Pour rappel, ce projet à 1,5 milliard d’euros doit conduire à la création de 1 300 emplois directs auxquels vont s’ajouter environ 200 emplois indirects. Dans le détail, Neomat sera constituée de deux unités de fabrication de P-Cam et de Cam, des matériaux industriels actifs nécessaires à la fabrication des batteries électriques. Celles-ci vont constituer le pôle «aval» de la filière. En amont, une troisième unité va se spécialiser dans le recyclage, des rebus de batteries issues des usines géantes, d’une part, mais aussi des batteries en fin de vie. Les matériaux rares qui seront récupérés serviront à fabriquer, de nouveau, des P-Cam et des Cam. Par ailleurs, les sites seront épaulés par un centre de recherche et développement. «Nous nous situons vraiment dans l’écosystème de la batterie électrique et serons un maillon de l’économie circulaire. C’est en cela que notre projet a toute son utilité. Participer à la décarbonation de l’industrie et de la mobilité est un honneur», commentent les deux industriels qui précisent que leur projet va d’abord bénéficier à l’emploi local et aux entreprises du territoire.
La décision finale d’investissement devrait intervenir dans le courant de l’été 2025. Il faut d'abord attendre les préconisations de l’enquête publique. Le carnet de commande doit également être sécurisé.