Dunkerque : un DKcarbo show pour sensibiliser aux enjeux locaux de la décarbonation
Dix industriels du territoire ont profité du Salon de l’auto qui se tenait au Palais des Congrès de Dunkerque du 18 au 20 octobre derniers pour aller à la rencontre du grand public. Objectif : Montrer en quoi la décarbonation, illustrée par la mobilité électrique, avait un impact sur la vie quotidienne et participait à la transformation du territoire.
La décarbonation, sujet majeur du territoire dunkerquois et élément essentiel de sa réindustrialisation. Pourtant, le concept est souvent nébuleux pour le grand public qui ne réalise pas toujours combien il participe à la transformation de l’agglomération : Arrivée de nouvelles usines, besoin considérable en électricité, nouvelles dessertes routières, construction de logements… «Devant ce constat, nous avons décidé de nous réunir à dix industriels du territoire, concernés au premier chef par la décarbonation, pour aller au-devant du grand public et lui expliquer concrètement ce qui se cache derrière ce concept. Notamment les répercussions sur l’industrie automobile et le développement de la mobilité électrique ou décarbonée dont Dunkerque récolte les fruits aujourd’hui», résume Anne Massart, responsable communication chez Aluminium Dunkerque, qui investit actuellement beaucoup pour décarboner son process et dont l’industrie automobile est l’un des premiers clients.
Les biocarburants à l'honneur
Et quoi de mieux qu’un évènement grand public comme le salon de l’auto pour le faire ? Pendant deux journées, les industriels (parmi lesquels des représentants des futures usines géantes de batteries, Verkor et ProLogium, mais aussi ArcelorMittal, EDF, Aluminium Dunkerque ou encore les fabricants de biocarburants, Daudruy-Vancauwenberghe et Ryssen) se sont employés à expliquer leurs activités au sein d’un «Dkarbo show» sous forme d’une émission de radio en public. Mais aussi à parler de leurs métiers et des compétences dont ils avaient besoin. L’industrie n’a, en effet, jamais autant recruté et peine à trouver la main d’œuvre dont elle a besoin. Ce message était important aussi à faire passer.
Parce que la mobilité électrique n’est pas la seule façon de circuler décarboné, les entreprises Ryssen Alcools située à Loon-Plage et Daudruy Vancauwenberghe, située à Petite-Synthe sont venues parler des biocarburants qu’ils fabriquent et qui, selon eux, «ont un avenir en complément de la mobilité électrique». C’est le message qu’elles voulaient faire passer, alors que, de leur point de vue, «on ne parle que des véhicules électriques comme s’ils étaient l’unique solution». «Actuellement, nous fabriquons, pour le marché français, du biocarburant à partir de biomasse qui entre à 85% dans la composition de l’E85, les 15% restants étant de l’essence. D’ici 2030-2035, on sera capable de produire de l’essence de synthèse, sans utiliser de l’énergie fossile. L’E85 sera donc complètement décarboné», résume Laurent Lacondemine, président du directoire de Ryssen Alcools, qui précise que la biomasse utilisée sera, de plus en plus, constituée de déchets alimentaires. Un pas qu’a déjà franchi Daudruy Vancauwenberghe puisque 80% des 150 000 tonnes de biodiesel qu’il produit chaque année sont fabriquées à partir d’huile de friture usagée. Message reçu par le public venu en nombre.