Dunkerque réaffirme son engagement avec des projets très concrets
Du 22 au 24 janvier dernier se sont tenues les 20e Assises de la transition énergétique à Dunkerque. L’occasion pour le territoire de réaffirmer très concrètement sa volonté d’accélérer cette transition et de se tourner largement vers les énergies renouvelables.
Coorganisées par la communauté urbaine de Dunkerque, Bordeaux Métropole, Le Grand Genève et l’ADEME, les 20e Assises européennes de la transition énergétique se sont ouvertes le 22 janvier dernier à Dunkerque, pour une durée de trois jours. Et 3 500 visiteurs (représentants des pouvoirs publics, des mondes économiques, académiques et de la société civile) étaient attendus à ce rendez-vous, qui se veut «démonstrateur d’innovations des territoires et de leurs partenaires». L’occasion pour le territoire dunkerquois, première plateforme énergétique d’Europe, de montrer son ambition en termes de transition énergétique et d’accueil d’énergies renouvelables avec des projets très concrets. Ainsi, au premier jour des Assises, Engie Cofely, le sidérurgiste ArcelorMittal et la Ville de Grande-Synthe ont officialisé un partenariat qui permettra d’étendre jusqu’à Grande-Synthe le réseau de chaleur qui existe à Dunkerque depuis les années 1980. C’est Engie Cofely qui va exploiter le nouveau réseau qui sera alimenté par 5 500 tonnes de gaz sidérurgiques, issus du process d’ArcelorMittal et impossibles à valoriser en interne. La jonction entre le sidérurgiste et les différents endroits à chauffer de Grande-Synthe sera faite grâce à 16 km de tuyauteries, pour un investissement total de plus de 14 millions d’euros. Prévu pour entrer en exploitation courant 2020, le réseau de chaleur permettra de chauffer environ 3 000 logements (collectifs et individuels), des bâtiments communaux ainsi que la polyclinique récemment rénovée et agrandie. Selon une étude de Cofely, le réseau de chaleur permet de réaliser une économie de 10% sur la facture énergétique par rapport à l’utilisation du gaz naturel. Pour sa part, Grande-Synthe a évalué à 1 million d’euros annuel les économies réalisées grâce au chauffage de ses bâtiments communaux par le réseau de chaleur. Par ailleurs, dans le cadre du projet d’implantation d’un parc éolien off-shore au large de Dunkerque (puissance comprise entre 400 et 600 MW), le président du directoire de RTE (Réseau de transport d’électricité), François Brottes, a signé le 23 janvier une convention avec le président de la communauté urbaine de Dunkerque, Patrice Vergriete, pour le lancement de l’appel à projets «Multi-usages et services innovants autour de la future plateforme éolienne off-shore». Ce dernier en a profité pour rappeler, au passage, l’importance du réseau de transport dans la réussite de la transition énergétique, mais également son rôle en matière de raccordement des futurs champs éoliens off-shore, et plus particulièrement celui de Dunkerque.
Un nouveau partenariat industriel
A l’occasion de l’ouverture des Assises, le producteur canadien d’énergies renouvelables Boralex a dévoilé, dans un communiqué, le nom des trois partenaires qui vont l’accompagner dans le cadre de l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation du futur parc éolien en mer, au large de Dunkerque. Le groupe, qui fait partie des entreprises présélectionnées par l’Etat (comme une vingtaine d’autres), s’est associé aux néerlandais Eneco et Van Oord, et à la société DGE, filiale du japonais Mitsubishi Corporation. Boralex n’ayant pas d’expérience de réalisation dans l’off-shore (hormis un projet en cours au Danemark), il lui est donc nécessaire de trouver des partenaires qui ont une expertise de longue date. Eneco est déjà actif dans l’éolien en mer en Europe, tandis que Van Oord est un spécialiste de la sous-traitance maritime (dragage, projets off-shore pétrolier, gazier et éolien). DGE développe, lui, des capacités de production de gaz et d’électricité, notamment dans l’éolien en mer, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.