Propriété du groupe français indépendant Minafin

Dunkerque : belle croissance pour Minakem, pépite française de la chimie fine

Depuis 2009, le groupe français indépendant Minafin a repris la branche «chimie» du site pharmaceutique AstraZeneca de Dunkerque, sous le nom de Minakem. Spécialisé dans la fabrication des principes actifs de médicaments anti-ulcéreux et pour le traitement de l’asthme, le site emploie 247 salariés, exporte 95% de sa production et travaille pour les plus importants laboratoires pharmaceutiques mondiaux.

Frédéric Gauchet, président-fondateur du groupe français indépendant de chimie fine, Minafin, lors de sa visite sur son site de Dunkerque, racheté en 2009 au laboratoire pharmaceutique AstraZeneca.
Frédéric Gauchet, président-fondateur du groupe français indépendant de chimie fine, Minafin, lors de sa visite sur son site de Dunkerque, racheté en 2009 au laboratoire pharmaceutique AstraZeneca.

Le groupe français indépendant Minafin est, selon les propres mots de son président-fondateur, Frédéric Gauchet, «encore à l’état d’adolescent». Créé en 2004, il se spécialise dans le conseil aux investisseurs financiers en chimie fine, avant, dès l’année suivante, de prendre un tournant industriel avec le rachat de SEAC à Beuvry-la-Forêt, une entreprise spécialisée dans la production de molécules pour des médicaments en cours de test clinique. Dix-sept ans plus tard, le groupe Minafin, dont le siège social est basé à Louvain-la-Neuve en Belgique, gère six sites de production (deux en France, un en Belgique, un en Allemagne et deux aux Etats-Unis), connaît une croissance à deux chiffres depuis 2015, réalise un chiffre d’affaires de 243 millions d’euros annuel et emploie 860 personnes, dont une petite centaine dédiée à la seule R&D. 

Sa spécialité : la fabrication des principes actifs de médicaments développés par les laboratoires pharmaceutiques. «C’est une activité qui n’a pas une grande valeur ajoutée pour les laboratoires dont la fonction première est de trouver de nouvelles molécules à mettre sur le marché. Depuis une vingtaine d’années, on assiste donc à une externalisation de cette activité. C’est là que nous intervenons avec notre savoir-faire qui nous permet de proposer des méthodes de fabrication économiquement efficaces qui garantissent une pureté du produit fini et une régularité de production», détaille Frédéric Gauchet.

En 2021, le groupe a pris un nouveau tournant en se lançant dans la fabrication de principes actifs pour des médicaments dits génériques, c’est-à-dire dont le brevet est tombé dans le domaine public. «Jusqu’à présent, ceux-ci étaient principalement fabriqués sur le continent asiatique pour des raisons économiques, mais la récente pandémie et la pénurie qui en a découlé ont démontré qu’il était important de rapatrier une partie de cette production en Europe», commente Frédéric Gauchet, satisfait de constater que cette branche représente déjà 30 millions du chiffre d’affaires de Minafin.

La confiance de toute l'industrie pharmaceutique

L’histoire de Minafin avec Dunkerque commence en 2009. A l’époque, le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca y est implanté depuis 1992 et y fabrique des médicaments anti-ulcéreux et pour le traitement de l’asthme. «Le groupe a décidé de se séparer toute sa partie chimie, c’est-à-dire la partie fabrication des principes actifs de son site dunkerquois, pour se concentrer sur la partie pharmaceutique. Nous l’avons rachetée sous le nom de Minakem", précise Frédéric Gauchet. 

Dès 2010, le site diversifie sa clientèle en sortant des seuls principes actifs développés par son voisin AstraZeneca. Un parti pris qui lui permet de fortement augmenter ses volumes alors même que le secteur connaît une belle croissance. En 2018, pour répondre à la demande, notamment aux Etats-Unis, le site réalise un investissement conséquent pour accroître ses capacités de production et les moderniser avec l’ouverture d’une nouvelle ligne. Aujourd’hui, Minakem travaille pour les plus gros laboratoires pharmaceutiques mondiaux (mais aussi la cosmétique, la high-tech et l’aéronautique) et exporte 95% de sa production. Il emploie 243 salariés. Ils étaient moins de 150 au moment de la reprise. Si le groupe Minafin est encore dans l'adolescence, il ne connaît pas, en tous cas, la crise...