DTIX construit le premier data center de colocation de la métropole dijonnaise
Le premier data center en colocation de la métropole dijonnaise devrait ouvrir cet été. Le projet, porté par DTIX ITcenter mobilise 3 millions d’euros de capitaux privés.
C’est la dernière ligne droite, celle des 100 jours avant l’ouverture, qui s’amorce : en mai 2020, le data center de DTIX ITcenter subira son premier « stress test » grandeur nature, avant de s’ouvrir à ses clients, des entreprises, des établissements publics ou des collectivités locales qui souhaitent externaliser tout ou partie de leur informatique, héberger leurs données, ou mettre en place une redondance de leur système informatique. Le bâtiment, construit en bordure d’autoroute, à Chevigny Saint-Sauveur, dans la métropole dijonnaise, s’étendra sur une surface de 750 m2, dont 600 m2 dévolus aux armoires informatiques qui accueillent les serveurs.
À proximité du Backbone autoroutier
La genèse du projet remonte à 2018. Jean-Michel Lefaure, qui dirige Planet Bourgogne, une société d’hébergement, d’infogérance et de développement web, a besoin de rénover sa salle serveur, construite il y a une douzaine d’années. Très vite, l’idée s’impose d’une option maximaliste : au lieu de rénover l’existant, l’homme décide de construire son data center. Pour ce faire, il s’associe avec François Parry, qui dirige une autre société d’infogérance, InfoProject. La société d’autoroute APRR sera le troisième larron. « APRR disposait d’une parcelle utilisable, placée en bordure des autoroutes A39 et A6, où passent les fibres optiques du backbone de l’internet et avait des besoins d’hébergement interne », décrit Jean-Michel Lefaure.
Free cooling
Les partenaires prospectent puis finissent par choisir APL Data Center, comme contractant général, qui prend en charge la conception et l’exécution du projet, lequel représente un investissement de 3 millions d’euros. L’entreprise dispose d’un haut niveau d’expertise et prépare un projet très qualitatif, affichant un PUE (Power Usage Effectiveness) inférieur à 1,5, crucial pour la réussite économique du data center. « Cet indice mesure l’efficacité énergétique du data center, et signifie que celui-ci consomme 1,5 fois l’électricité requise pour ses équipements informatiques. L’idéal serait un PUE de 1, mais on éclaire, on climatise ce qui induit une consommation supérieure », précise Loïc Frécon, en charge du data center chez APL. Au delà de l’aspect énergétique, celui-ci est certifié tiers III : il dispose de redondance en matière d’alimentation électrique et de système de refroidissement (trois groupes en free-cooling intégré), de telle sorte qu’une intervention de maintenance puisse être réalisée sans jamais interrompre le fonctionnement des services hébergés. Le DTIX ITCENTER hébergera 120 baies, que les clients pourront louer à l’unité, ou dans des « suites » privatives, avec accès sécurisé, voire dans une salle dédiée. « Nous sommes un data center neutre, capable d’héberger toutes les données. Nous serons notamment en mesure de répondre aux exigences des éditeurs et hébergeurs de solutions répondant aux normes HDS (données de santé) ou PCI-DSS (données bancaires) », décrit Jean-Michel Lefaure. Pour héberger ce type de données, personnelles et sensibles, la législation exige des niveaux de protection élevés, notamment la sécurisation biométrique et la surveillance des accès aux serveurs dédiés. Le bâtiment, très sobre, a été dessiné par Capla Architecture, un cabinet d’architectes parisiens qui dispose de bureaux à Dijon.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel