Douvrin accueille la première formation dédiée aux métiers des batteries électriques
La première école-métier de France et d’Europe pour former aux nouvelles professions de la batterie électrique a été inaugurée le 16 juin dernier à Douvrin.
C’est une première pour la France et l’Europe ! Un centre de formation dédié aux batteries électriques a été inauguré à Douvrin, ce 16 juin. Le fruit d’une collaboration entre la Région Hauts-de-France, Stellantis et l’UIMM Hauts-de-France. Un investissement de plus d’un million d’euros, à la hauteur des enjeux. «Avec le développement de l’électrique et la fin du thermique, le secteur automobile subit la plus grande transformation de son histoire», atteste Luc Chatel, président de la Plateforme automobile. L’implantation de quatre Gigafactories dans la région va créer plus de 10 000 emplois.
Et pour accompagner ces futures activités et trouver de la main d’œuvre qualifiée, il fallait vite ouvrir le «Battery training Center Douvrin». En effet, l’usine ACC de Douvrin va sortir ses premières batteries électriques d’ici la rentrée 2023 tandis que le site de Stellantis est voué à fermer. «Cette formation est l’occasion de retrouver notre souveraineté et d’aider à créer des emplois et à monter les compétences des personnes», félicite Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, présent à l’inauguration du centre.
400 heures de formation
Cette école a été conçue pour accompagner les salariés du site de fabrication de moteurs thermiques de Stellantis, vers les métiers de la mobilité électrique. Mais elle pourra, par la suite, bénéficier à tous. «Les premières promotions sont des salariés expérimentés dans le milieu automobile. La formation sera ensuite ouverte aux stagiaires, aux demandeurs d’emploi», ajoute Olivier Hutin, président de l’UIMM Hauts-de-France.
La formation s’étend sur 400 heures. Les quatre semaines théoriques se déroulent à Douvrin. Tandis que les sept semaines de pratique ont lieu dans une usine-pilote de Nersac (Charente). Enfin, une semaine d’examen clôt ce cursus. Une certification reconnue par le ministère du Travail est délivrée en fin de parcours. Depuis début mai, deux promotions ont été lancées. Ce qui concerne plus d’une vingtaine d’employés de Stellantis. À terme, jusqu’à 40 stagiaires par session sont prévus.
En immersion
Tout a été emménagé pour reproduire l’ambiance d’une Gigafactory. «Ça fait plus de 32 ans que je suis dans cette entreprise. J’avais besoin d’un nouvel élan et d’apprendre de nouveaux process», admet Céline Tommasi, employée chez Stellantis. Installée devant un ordinateur de simulation, elle apprend à gérer des produits chimiques. Tandis que d’autres élèves sont plongés dans une salle sèche de fabrication de batterie. «Le taux d’humidité est inférieur à 20 %. Ils sont recouverts de la tête aux pieds d’une tenue blanche pour éviter toutes les particules nocives pour la batterie», détaille Denis Loonis, formateur technique.
À l’issue de la formation, Céline et ses collègues pourront décrocher un emploi en tant que pilote de ligne de production ou technicien en maintenance dans une Gigafactory. «Les salariés de Stellantis Douvrin pourront continuer l’aventure chez ACC», rebondit Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines et de la transformation chez Stellantis. Le concept d’école-métier pourrait même se décliner dans d’autres pays, comme l’Allemagne et l’Italie où ACC va investir dans deux gigafactories. Le futur de l’automobile française a de beaux jours devant lui.