Aménagement

Le phare d'Ault à nouveau accessible


Ouverture du phare après vingt huit ans d’attente puis mise à l’honneur de l’espace intergénérationnel… la commune d'Ault poursuit la dynamisation entamée depuis les dernières élections municipales.

Une inauguration qui était très attendue.
Une inauguration qui était très attendue.

En ce 12 juillet, c’était la fête à Ault. La municipalité avait en effet décidé de célébrer l’ouverture de son phare au grand public puis la concrétisation de son parc intergénérationnel : « Je suis très heureux de vous voir si nombreux pour inaugurer l’ouverture au public du phare après vingt ans de fermeture, a discouru Marcel Le Moigne, maire de Ault. C’est de la fierté, de l’émotion et de la joie ». Il a qualifié le phare de « monument emblématique, sentinelle des mers entre terre et ciel. Il veille sur les marins et sur la population». La visite du monument a en effet laissé des souvenirs « impérissables, des madeleines de Proust » à tous ceux qui ont eu la chance de monter en haut.

Occupation temporaire du domaine public

Son ouverture crée une « vague d’enthousiasme à Ault et au delà ». « Je suis fils de marin et pour un marin, un phare prend une autre dimension. En haut, à 360 °, la visite est euphorisante. Le phare offre une part de rêve et d’imaginaire à la jeune génération», a t-il souligné. Présente à ses côtés, Christine Royer, sous préfète d’Abbeville, a pointé un « marqueur du temps et de l’histoire des hommes. C’est un équipement important de la sécurisation de la Manche. Les phares sont des repères à l’architecture à part entière. »

Le phare sentinelle de la mer.


Rien n’aurait été possible sans les services des phares et balises qui ont accordé un contrat d'occupation temporaire du domaine public pour cinq ans. La première année est gratuite. Les quatre suivantes ont été fixées à 1 200 euros. Les services de l’Etat ont réalisé de petits travaux, dont le changement de l’imposante porte d’entrée en chêne. Huit créneaux de visites guidées gratuites d’une demi heure sont programmés cet été du mercredi au dimanche. Il faut les réserver en mairie. La commune a pris en charge la signalétique pour se garer sur le parking tout proche et pour parvenir au phare. Elle a aussi aménagé le petit chemin en herbe qui y mène. 

C’est une jeune aultoise de 18 ans qui les assure cet été. En basse saison, le phare devrait être accessible les mercredis et les week-ends. En attendant, Lila Calmont narre l’histoire de ce phare et emmène les visiteurs monter les 113 marches : « Le premier a été construit en 1886 car rehausser celui de Cayeux-sur-Mer cela aurait couté trop cher, commence t-elle. Ce premier phare en brique a été dynamité par les Allemands le 16 juin 40. Ils pensaient que des résistants se cachaient dedans. En 44, il a été remplacé par un pylône électrique avec une lanterne. Celui-ci en béton armé, recouvert d’un parement de brique blanche et rouge a été mis en service en 1951. Il s’élève à 108 m au dessus de la mer. Il est toujours en service. »

Une vue décoiffante à 360 °

Les murs intérieurs sont protégés par du carrelage de métro posé à la verticale. Une fois l’escalier en colimaçon monté, la vue est imprenable sur la commune et ses mythiques falaises, les bas champs, Cayeux-sur-Mer, le hâble d’Ault, l’arrière pays, Le Tréport et même Dieppe par temps clair… Le vent lui est décoiffant…

Une vue magistrale.

À la suite, c’est l’espace intergénérationnel de 6 000 m² qui a été mis mis à l’honneur juste à côté de l’école. Depuis le printemps, enfants et familles peuvent profiter de ce nouveau lieu composé d’un pump track (piste en boucle, constituée de bosses et de virages relevés, qui peut être utilisée avec un VTT, BMX…) déjà réputé, d’une tyrolienne, d’un petit terrain de football, d’un espace repos avec toilettes, d’un petit verger… Ils viennent compléter l’espace fitness. Leur montant des travaux est de 591 000 euros. Les subventions représentent 473 000 euros.

« C’était nécessaire de créer cet espace pour le bien vivre ensemble, le lien social. Il se trouve donc près de l’école Simone-Veil et du quartier Bellevue où il y a beaucoup d’enfants, a estimé Marcel Le Moigne, qui voit là deux promesses de la campagne électorale concrétisées. Il est essentiel de s’occuper des gens et de cultiver l’authenticité et la convivialité. La commune continue de se dynamiser. Une vingtaine de commerces ont ouvert et nous recevons plusieurs tournages de films par an.»

Le parc intergénérationnel était aussi attendu.


Après le pavage qui a métamorphosé l’an dernier, une grande partie de la rue principale, d’autres chantiers d’envergure vont encore s’engager. Citons la réhabilitation du manoir, le projet du Moulinet sur les hauteurs de la commune, des travaux de rénovation de l’église, une opération programmée de réhabilitation de l’habitat qui portera sur 80 logements en cinq ans…