Douai : Sogefi suspensions se modernise
L’entreprise douaisienne Sogefi suspensions délaisse son process de fabrication de chauffe par four au gaz, pour un process de production par conduction. Une fabrication moins énergivore et qui permet de s’ouvrir vers de nouveaux marchés.
Sogefi suspensions est une société aux 230 salariés, qui produisent chaque jour entre 10 et 14 000 barres stabilisatrices pour voiture. Le process de fabrication actuel est bien rodé : «Nous recevons des barres rectilignes en acier coupées à la bonne taille, que nous cintrons. Une fois cintrées, ces barres passent dans de grands fours de 15 mètres de long pour être chauffées à 900°C. Enfin, les barres sont trempées dans un liquide à température ambiante pour leur apporter de la solidité. Les barres stabilisatrices sont prêtes», explique Christian Bogeat, directeur général.
Un process bien rodé mais beaucoup trop énergivore. Et cette ombre au tableau ne fait que s’étendre au vu de la hausse des prix de l’énergie. «Le week-end, nous ne pouvons pas éteindre les fours, ils doivent chauffer même quand ils ne sont pas utilisés. En effet, cela prend des heures et des heures pour les éteindre et pareil pour les allumer.»
Pour pallier ce problème, les dirigeants de Sogefi suspensions ont réfléchi à des alternatives. C’est finalement le process de production par conduction qui a été retenu. «Cette fabrication est différente. C’est un robot qui va prendre la barre rectiligne en acier coupée aux bonnes dimensions, puis il va la relier à un pôle + et un pôle -. Ensuite un courant électrique va être envoyé dans la barre et, grâce à un effet de joule, elle va monter en température. Puis elle va être ajustée par une autre machine pour lui donner la forme d’une barre stabilisatrice.»
Un processus de fabrication qui est moins énergivore, d'une part parce que l’énergie est envoyée uniquement dans la barre et, d'autre part, la ligne de production peut être stoppée le week-end. Cette nouvelle méthode permet également de fabriquer des barres stabilisatrices ultralégères. «Notre ambition est de pouvoir être compétitif sur les nouvelles générations de véhicules, un défi essentiel dans le contexte de la crise automobile actuelle», appuie Christian Bogeat.
150 heures de formation
Pour financer ce projet - qui est prévu sur le long terme, jusqu’en 2024 -, la société a fait appel à l’État dans le cadre du fonds de modernisation des filières automobile et aéronautique du plan France relance. Ainsi, 800 000 euros ont été accordés, ce qui doit permettre au sous-traitant automobile de rester compétitif.
Qui dit changement de processus de fabrication, dit aussi formation. Les salariés de l’usine de Douai ont dû retourner sur les bancs de l’école pour pouvoir appréhender ces nouvelles lignes automatisées par conduction. Au total, 23 salariés ont suivi 150 heures de formation à l’AFPI d’Hénin-Beaumont. Au programme : apprendre à faire les réglages des machines, apprendre à changer le modèle d’une série et de programme, etc.