Douai : Envision AESC implantera une usine de batteries électriques en 2024
L'entreprise japonaise Envision AESC construira une usine de batteries électriques pour Renault en 2024, à deux pas du site historique du constructeur automobile à Douai. Ce projet d'investissement à hauteur de 800 millions d'euros s'accompagnera de la création de 1 200 emplois.
Dans le paysage économique régional,
le projet de gigafactory de Envision AESC dans le Douaisis, avec à la clé
1 200 emplois, ne passe pas inaperçu. Acteur mondialement connu dans
la production de batteries pour les véhicules électriques, l'entreprise japonaise Envision AESC (filiale du groupe Envision) a déjà
équipé plus de 600 000 véhicules. A Douai, elle produira des
électrodes, des cellules et des modules à destination de Renault,
son premier client, et à terme pour d'autres constructeurs
automobiles. Etendue sur 20 hectares, la future usine douaisienne sera
située à 100 mètres du site de production de Renault. Un
emplacement stratégique qui facilitera le transport de batteries et
le montage directement sur les véhicules.
Le Douaisis, un choix stratégique
Déjà implantée en Angleterre, au
Japon, en Chine et aux Etats-Unis, Envision AESC basée au Japon à Zama City et
dont le chiffre d'affaires atteint 920 millions d'euros, a choisi la
France et le Douaisis pour installer sa cinquième usine de batteries
électriques. «Nous avons choisi la France et les
Hauts-de-France plutôt que d'autres pays européens pour plusieurs
raisons. La région possède de nombreux atouts : le port de
Dunkerque avec des liens hebdomadaires vers le Japon et le reste du
monde, une ferme éolienne au large de Dunkerque, une liaison
ferroviaire excellente vers l'Europe de l'est et l'Allemagne,
notamment où sont installés de nombreux constructeurs automobiles.
Mais surtout pour être au plus près de Renault, notre premier
client» indique Ayumi Kurose, chef de projet. La société japonaise ne cache pas ses ambitions. A l'horizon 2029 et selon les
commandes, Envision AESC vise une production de 30 Gwh de batteries
par an (contre 9 Gwh/an en 2024) mais aussi une extension de l'usine au fur et à mesure pour atteindre 60 hectares et plus de 3 000 emplois.
Virage électrique pour Renault
Le constructeur automobile au losange vise 90% de véhicules électriques produits à horizon 2030 en Europe. L'implantation de l'usine de batteries d'Envision AESC à 100 mètres de son usine historique de Douai permettra d'accélérer notamment la production de la future Renault 5. «Notre objectif est de démocratiser le véhicule électrique pour le rendre abordable pour tous. Quatre voitures électriques vont être fabriquées ici à Douai. Quand on fait venir Envision avec un tel investissement (800 M€), on ne peut qu'être confiants» résume Luciano Biondo, directeur industriel du pôle électrique de Renault. Envision AESC porte ce projet en partenariat avec Renault mais aussi RTE (Réseau de transport d'électricité), en charge du raccordement électrique et l'EPF (Etablissement public foncier) Hauts-de-France, en charge des études de travaux.
Lancement de la consultation publique le 8 novembre
Dans le cadre du projet et sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), une concertation publique a été lancée officiellement le 8 novembre pour s'achever le 10 janvier. Suivront donc plusieurs mois de consultation à travers des réunions publiques, des rencontres de proximité, des tables rondes/ateliers et des interventions dans les lycées. Au total, 90 communes et plus de 360 000 habitants sont concernés. Si le projet et le permis de construire sont acceptés, le chantier pourrait démarrer fin juillet 2022 pour une livraison début 2024. Une formation de 2 ans est nécessaire pour les futurs 1 200 collaborateurs (70% production, 20% maintenance et 10% ingénierie). Celle-ci pourrait donc débuter en 2022.