Donner une autre vie aux vieux fauteuils
Qui ne s’est pas demandé un jour ce qu’il allait faire du vieux fauteuil en bois de ses grands-parents, jurant indéniablement avec l’intérieur moderne du salon ? Sylvie Sébastien a trouvé une solution : le transformer à l’aide de nouvelles patines et de nouveaux tissus. En janvier, cette jeune entrepreneuse a créé sa société de tapisserie décoration, Tic-Tac, pour le plaisir de créer et de manier de vieux meubles.
De nouvelles activités ont fait leur apparition depuis quelques années grâce auxquelles tout le monde, avec un peu d’entraînement, peut relooker un meuble. Bien souvent le résultat est saisissant car le meuble est méconnaissable. Pour Sylvie Sébastien, son activité est bien autre chose. « Je redonne une vie aux chaises, fauteuils, canapés ou têtes de lit, explique- t- elle. Je ne refais pas totalement la chaise par exemple mais je recouds un nouveau tissu et refais généralement le coussin, dans l’idée de garder l’âme de l’objet, sans le transformer réellement. » Car cette tapissière ne cherche pas à changer l’âme de la chaise mais à la restaurer ou lui donner un autre éclat. Pour cela, elle a appris une technique bien particulière, où chaque détail et chaque geste est pensé avec précision. Elle enlève le coussin et le refait « avec du crin animal et du crin végétal, c’est le principe du tapissier », précise-t-elle. Et elle change le tissu : « J’utilise des tissus de créateurs pour avoir une large gamme avec différentes couleurs et matières (cuir, velours…) et motifs », continue l’entrepreneuse. Le but ? Satisfaire tous les clients et apporter de l’originalité. Puis, si le client le désire, elle change également les patines après avoir poncé l’objet. En moyenne, le temps de travail d’une restauration classique est de deux à trois jours. « J’ai toujours voulu travailler avec mes mains et devenir artisan », avoue-t-elle.
Une âme de créatrice
Mais pour ceux qui n’ont pas de vieilles chaises ou vieux fauteuils à restaurer mais qui aiment l’idée, Sylvie Sébastien crée aussi ses propres objets. C’est d’ailleurs ce qu’elle a toujours voulu faire et c’est seulement à plus de 40 ans qu’elle s’est donné la chance de réaliser son rêve. Elle a quitté ainsi son entreprise de tissu et retrouvé les bancs du lycée pour obtenir, en un an, un CAP de tapissier décorateur. « Je n’ai aucun regret, j’ai toujours aimé bricoler et créer pour moi. Aujourd’hui je le fais pour les autres… et pour mon plaisir ! », confie-t-elle. Son projet est de mettre en vente ses pièces sur son futur site internet. Pour l’heure, cette nouvelle tapissière s’attèle à la tâche et propose ses créations sur les brocantes et braderies, où elle remarque l’intérêt grandissant des passants. « Les gens sont curieux et sont de plus en plus intéressés par cette activité car on a tous un vieux fauteuil ou canapé que l’on veut garder mais dont on ne sait pas quoi faire. » Mais aucune crainte, cette modernisation n’altère en rien le meuble, et Sylvie Sébastien est formelle : « Une fois changé, c’est reparti pour vingt ans ! »