Convention des Entreprises pour le Climat
Dix mois pour devenir une entreprise régénérative
Voilà un nouveau parcours pour aller plus loin que la RSE et les simples éco-gestes : il s’agit à terme pour l’entreprise participante, de générer des impacts positifs sur la nature et la société. Inscriptions encore ouvertes, pour un démarrage en mars 2024.
«On est arrivé dans ce programme comme des cadors de la RSE, on est ressorti comme des nains du régénératif» se souvient le lillois Arnaud Vanpoperinghe, CEO du fabricant de meubles en bois durable Tikamoon, lors de la première session nationale, close en juin 2022. «La Convention des Entreprises pour le Climat a été un vrai choc pour nous, un moment incroyable. Ça a été une véritable prise de conscience car on avait oublié tout un pan du régénératif, c’est à dire la dimension du temps et l’accompagnement du client, la connexion avec la nature, le vivant, la forêt. Ca m’a fait bougé personnellement mais aussi l’entreprise, dans tout son imaginaire du futur».
Entreprise régénérative, régénération, passer un cap régénératif… Voilà la révolution sémantique proposée par la CEC, Convention des Entreprises pour le Climat, déclinaison directe de la Convention Citoyenne pour le Climat. Il s’agit d’inviter les dirigeants d’entreprises à revoir leur «business model», à aller au-delà de la neutralisation des impacts négatifs de leur métier, pour générer des activités respectueuses du vivant. Et ça marche.
Lors de la première édition nationale qui regroupa 150 participants, certains ont pris des mesures radicales. Comme Mustela, fabricant de produits de soins pour la femme et l’enfant, qui a décidé à l’issue du parcours de supprimer les lingettes jetables, soit une activité représentative de 20% de son chiffres d’affaires. Ou encore les Vedettes de Paris, qui ont investi dans des bateaux-mouches électriques et réfléchissent à comment améliorer la qualité de la Seine, renaturer ses bords et offrir des services à tous grâce au fleuve.
Nouveau parcours dans les Hauts-de-France
Ramery, Salti, Refectory, RH Performances, Hexactus, Poclain Hydraulics, Imprimerie Léonce Deprez : voilà les premiers inscrits à la prochaine session régionale Convention des Entreprises pour le Climat Hauts-de-France. «80 entreprises sont attendues. En tout, ce sont six sessions de deux jours, un peu partout sur le territoire, proposées au dirigeant et à l’un de ses collaborateurs» explique Laurent Motte, l’un des pilotes de la CEC régionale. Seront proposés des conférences d’experts scientifiques et d’institutions du territoire, des témoignages d’entreprises ayant déjà suivi le programme, mais pas que. Les participants se regrouperont aussi en «Camps de base», constitués d’une dizaine de dirigeants, pour se challenger et travailler sur la feuille de route de leur entreprise.
Mais pour ceux déjà engagés dans une démarche de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), quel intérêt de rejoindre le collectif de la CEC ? «On va plus loin que la RSE. On essaie d’avoir un impact positif et de se projeter dans cette habitabilité de la Terre, en tenant compte des limites planétaires», souligne Olivia Bertout, autre pilote du projet. Entre deux sessions, le dirigeant et son collaborateur affineront leur feuille de route, pour au final produire un document qui sera publié et diffusé. «Etre deux à porter le projet, ce n’est pas du luxe car faire bouger une entreprise, ce n’est pas toujours simple. Le binôme permet de se soutenir mutuellement» constate Laurent Motte.
Les dirigeants sont aussi invités à s’impliquer pour leur territoire. «Ils pourront avec les institutions locales développer des projets au service du vivant, de la régénération et des citoyens. Être en coopération et non en compétition» expliquent les pilotes.
Inscriptions et informations sur le site web : cec-impact.org