Producteur de tôles fortes en acier à Grande-Synthe
Dillinger France investit 10 millions d’euros pour réduire ses émissions de CO2
L’Etat, par le biais de son plan de relance, va soutenir Dillinger France dans le cadre de son projet d’investissement de 10 millions d’euros pour rénover l’un de ses fours poussants. Objectif : une baisse de 2,7% de ses émissions de CO2.
Bonne nouvelle pour le territoire dunkerquois. Après le sidérurgiste ArcelorMittal qui a annoncé de lourds investissements pour produire un acier plus vert à l’horizon 2030, c’est son plus proche voisin, Dillinger France, qui s’engage lui aussi dans cette même démarche. Pour ce faire, le producteur de tôles fortes en acier va bénéficier d’une aide gouvernementale de 1,8 million d’euros suite à l’appel à projets de l’Etat «Efficacité énergétique des procédés et des utilités dans l’industrie», lancé le 10 septembre par l’ADEME dans le cadre du plan «France Relance». Cette aide va venir soutenir un important projet d’investissement de 10 millions d’euros qui doit conduire à la rénovation complète, d’ici juillet 2021, du four poussant numéro 2, qui sert au réchauffage de la ligne de laminage de l’acier. Cette rénovation porte sur l’installation de nouveaux brûleurs hautes performances, la mise en place d’un système de récupération de la chaleur fatale des fumées, la limitation des pertes thermiques, ainsi que l’utilisation de modèles informatiques d’aide à la conduite. L’ensemble de ces nouveaux outils et process doit permettre à Dillinger France d’augmenter la capacité de chauffage de ses tôles fortes, tout en optimisant ses consommations énergétiques et ses rejets de CO2. Avec un objectif très précis : réduire ses émissions de 2,7 %, soit 2 300 tonnes de CO2 par an. Cet investissement s’inscrit entièrement dans la démarche d’acier «vert» du groupe Dillinger, qui a d’ailleurs inauguré, en août 2020, la première installation de production d’acier à base d’hydrogène dans ses hauts-fourneaux en Allemagne.
500 salariés, 750 000 tonnes de tôles par an
L’usine de tôlerie forte existe à Grande-Synthe depuis 1962. D’abord simple atelier intégré au sidérurgiste Usinor (aujourd’hui ArcelorMittal), elle se constitue en société distincte en 1987 et prend le nom de GTS industries en 1988. En 1992, l’usine devient filiale de l’un des premiers producteurs mondiaux de tôles fortes en acier de haute qualité, le groupe allemand Dillinger Hütte (7 300 collaborateurs dans le monde, deux milliards de CA). Depuis 2014, l’usine est connue sous le nom de Dillinger France. Aujourd’hui, elle emploie plus de 500 salariés, avec une capacité de production d’environ 750 000 tonnes de tôles fortes par an. Celles-ci sont utilisées partout dans le monde pour la réalisation de projets hors normes et très pointus sur le plan technique. On peut citer le pont de Normandie, le viaduc de Millau ou encore le paquebot Queen Mary. Depuis plusieurs années, le groupe s’est diversifié, notamment dans le secteur très porteur de la construction d’éoliennes offshore. En cela, le projet d’implantation d’un champ éolien offshore d’une puissance de 500 MW au large de Dunkerque d’ici 2027 l’intéresse au premier chef.