"Devoir de visite" des pères: un débat "pas réac" et "nécessaire" selon Bergé

La proposition d'Emmanuel Macron de réfléchir à un "devoir de visite" d'un père, dans les cas où la mère s'occupe seule des enfants après une séparation, "n'est pas un débat réac" mais "nécessaire", a jugé jeudi...

Le président Emmanuel Macron à Marseille, le 8 mai 2024 © Ludovic MARIN
Le président Emmanuel Macron à Marseille, le 8 mai 2024 © Ludovic MARIN

La proposition d'Emmanuel Macron de réfléchir à un "devoir de visite" d'un père, dans les cas où la mère s'occupe seule des enfants après une séparation, "n'est pas un débat réac" mais "nécessaire", a jugé jeudi la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes, Aurore Bergé.

Dans une interview mercredi au magazine Elle, le président de la République a dit vouloir ouvrir un débat sur l'instauration d'un "devoir d'accompagnement, jusqu'à l'âge adulte, des enfants", qui permettrait aux mères seules "d'exiger" l'implication et des visites régulières de leurs ex-conjoints.

Cette proposition a soulevé des interrogations chez des associations, inquiètes que ces visites obligatoires n'aillent pas toujours dans l'intérêt des familles, notamment en cas de séparations conflictuelles ou de violences intrafamiliales.

"Devoir de visite = idée dangereuse: un homme violent, abusif, défaillant n’est pas un bon père. Le bon objectif: l’intérêt supérieur de l’enfant. Avec ou sans père", a écrit sur X l'association Osez le féminisme.

"Évidemment, la question n'est pas de forcer une relation quand il y a un risque de violence", a assuré Aurore Bergé sur Cnews et Europe 1.

"Je pense que ce n'est pas un débat réac, (mais) un débat utile, un débat nécessaire" sur "la responsabilité, sur le rôle des parents", a-t-elle dit.

La société s'est trop "accommodée à l'idée que des femmes pouvaient tout assumer toutes seules et que ce n'était pas bien grave" si les pères "se limitaient à une pension alimentaire que, parfois, ils ne payaient pas", selon la ministre.

Le caractère monoparental de ces familles est souvent "subi", a-t-elle souligné.

Elle a donné l'exemple de femmes séparées que l'ex-conjoint "appelle le vendredi soir" pour dire que "ce week-end, finalement, il ne prendra pas les enfants". Dans ces cas là, "il ne se passe rien, il n'y a pas de rappel de la responsabilité du père" ni de "sanctions", et "c'est la mère qui doit tout assumer", a regretté la ministre.

A l'inverse, des mères qui "refusent la présentation d'un enfant parce qu'il y aura un risque de violence, elles, par contre, immédiatement on leur rappelle la loi", a-t-elle observé, dénonçant un "déséquilibre de responsabilité". 

Ce "devoir de visite" pourrait se concrétiser de diverses manières, a-t-elle dit, comme des "sanctions pour les pères qui devaient déjà assumer leur droit de visite et ne l'assument pas".

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