Devenir le leader mondial des pompes funèbres animalières
Devenir le leader mondial sur le marché des pompes funèbres animalières, telle est l’ambition de Philippe Thomas, PDG de Veternity. Et pour cela, la société nordiste fondée en 1995 par 200 vétérinaires se donne les moyens de ses ambitions puisqu’elle devrait finaliser une levée de fonds de 120 millions d'euros pour renforcer sa croissance en Europe et conquérir le marché nord-américain.
Rendre un hommage digne à l’animal lors de sa disparition, une philosophie partagée par un petit groupe de vétérinaires français qui est à l’origine de la création de Veternity il y a 25 ans. Avec un objectif, faire progresser la cause animale en créant une alternative à l’équarrissage, seule option possible à l’époque. En phase avec les évolutions sociales, notamment avec l’attention grandissante des propriétaires d’animaux de compagnie à l’égard du bien-être animal, le groupe grandit rapidement en France puis à l’international, en Allemagne, en Belgique et en Pologne dans les années 2010, et plus récemment au Canada et aux Etats-Unis.
Un marché mondial de 3 milliards d’euros
Basé à Villeneuve d’Ascq, Veternity propose des services funéraires aux particuliers ainsi qu’une palette de solutions éthiques et novatrices aux professionnels de la santé animale (chaque année, Veternity collabore avec près de 30 000 vétérinaires et professionnels de la santé animale dans le monde). Le groupe dispose ainsi d’un réseau de crématoriums (le premier a été ouvert à Beauvois-en-Cambrésis) et déploie un réseau d’agences funéraires locales sur l’ensemble du territoire national (une agence ouvrira notamment ses portes prochainement à Seclin). Et dispose dans chaque pays de marques locales : Esthima en France et en Pologne, Samsara Eternity en Belgique, Cremare en Allemagne, Compagnons Eternels au Canada et PWW aux Etats-Unis. «En s’appuyant sur notre ADN de vétérinaires, une éthique et des valeurs, nous avons su répondre à une demande forte sur la place de l’animale de compagnie et offrir un vrai savoir-faire dans la ritualisation du deuil… je n’aurais pas imaginé une telle croissance il y a 20 ans», assure Philippe Thomas. «L’objectif est désormais de devenir le leader mondial. Il y a des opportunités de développement à l’étranger, en Europe mais plus particulièrement en Amérique du Nord où nous avons acquis 10 crématoriums en une année. Il y en a 1 000 sur ce territoire et plus de 200 millions de chats et de chiens ! On estime à 3 milliards d’euros le marché mondial des pompes funèbres animalières, dont la moitié aux Etats-Unis. Il nous fallait atteindre une taille critique pour nous développer sur ce marché, c’est aujourd’hui le cas et nous disposons pour cela d’équipes à Montréal, Atlanta et Détroit.»
De 50 à… 500 millions d’euros de chiffre d’affaires
Et Philippe Thomas de poursuivre : «C’est un business, oui, mais nous voyons à quel point c’est important pour les propriétaires en deuil, pour les enfants, les parents, les personnes âgées qui perdent leur animal de compagnie, on ne peut pas nier que nous répondons à un besoin réel et fort. Je suis vétérinaire, j’ai exercé ce métier pendant de nombreuses années et je n’ai pas d’état d’âme car nous avons des valeurs et une éthique, nous avons l’ambition d’évoluer dans le respect des hommes et de la planète et je pense qu’il n’y a pas meilleur que nous pour devenir le leader mondial. Nos fours de crémation de grande capacité sont pourvus par exemple de systèmes de filtration des fumées ; et parce que notre engagement s’inscrit dans une démarche concrète d’amélioration continue, nous nous sommes fixés pour objectif l’obtention du label B Corps (certification internationale destinée à distinguer les entreprises ayant des processus environnementaux et sociaux responsables) en 2022». Symbole de ses ambitions, le groupe Veternity vise un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros «voire 300 millions» d’ici 2026 pour 50 millions d’euros à ce jour et 500 salariés dans le monde, dont 260 en France. Et son PDG entend atteindre la barre des 500 millions d’euros à plus long terme. «Nous avons besoin d’investisseurs capables de nous accompagner pour multiplier par dix notre chiffre d’affaires. C’est un projet ambitieux, mais construit. Une levée de fonds de 120 millions d’euros devrait ainsi être finalisée en décembre ou janvier autour d’investisseurs français, bien que nous ayons été courtisés par de nombreux investisseurs étrangers». A suivre…