De passage à Lille, le tour de France organisé par l’association “100% recyclé, 100% engagé” a été l’occasion de faire le point sur les pratiques en la matière. Et a déclenché des débats animés lors des Rencontres nationales autour du papier recyclé.
Rien de plus banal que le papier recyclé ? Loin s’en faut, assure l’association “100% recyclé, 100% engagé” pour qui les Français n’utilisent pas encore assez de papier recyclé pour véritablement faire vivre la filière. De fait, le secteur en France qui a du mal à faire face à la concurrence étrangère, et notamment asiatique : sur 100 kg de papier utilisé en France, seuls 3 à 5 petits pour-cent sont fabriqués en France, a-t-on appris lors de la conférence. Et la part de papier recyclé reste quantité négligeable. Pourtant, les Français recyclent de plus en plus : 52% des papiers sont recyclés en France, un taux en augmentation, notamment grâce aux nombreuses campagnes de sensibilisation. Mais le chiffre reste encore trop faible, surtout que “tous les papiers se recyclent”, et ce, jusqu’à cinq fois, rappellent à l’envi les organisateurs de la conférence. C’est donc du côté des utilisateurs et des acheteurs que veut travailler l’association pour sensibiliser tous les acteurs, et notamment les entreprises, grandes consommatrices de papeterie, au choix du papier recyclé. D’autant plus qu’il en existe aujourd’hui de tous les grammages et qualités, de quoi séduire les réfractaires à l’usage du papier recyclé grisâtre des cahiers de brouillon. “Ces conférences, qui se déclinent depuis peu dans toute la France, permettent rencontrer les acteurs régionaux et de faire le point sur les bonnes pratiques, explique Elise Le Rouzic, présidente de l’association. On s’adresse à tous les secteurs et à toutes les tailles d’entreprises,pour réfléchir aux solutions très pratiques, et très pragmatiques, qui peuvent être mises en œuvre pour organiser au mieux l’utilisation, le tri, la collecte et le recyclage du papier dans les entreprises.” Un effort collectif vers lequel tous les acteurs doivent tendre, estime Elise Le Rouzic, entre autres pour faire sauter le principal frein dans l’usage du papier recyclé pour les entreprises et les collectivités : son prix, plus élevé en France que celui du papier standard. “C’est une question d’offre et de demande, comme pour l’agriculture bio. Plus il y aura d’acheteurs, plus les prix baisseront, raisonne Mme Le Rouzic. Et ce prix légèrement supérieur peut largement être compensé par une démarche intelligente, une utilisation raisonnée du papier. Quand on pense au nombre d’endroits où l’on n’imprime toujours pas systématiquement en recto verso !” Sur son site, l’association met à la disposition de tous des conseils et des outils pour mieux consommer et mieux recycler le papier. Elle rappelle que 20 tonnes de papier recyclé permettent la création d’un emploi en France, tout en évitant le gâchis de ressources naturelles et d’énergie.
Jeanne MAGNIEN