Développement des entreprises : l’accompagnement de la CC I Grand-Lille
Mis en place en 2009, le plan de suivi et d’accompagnement de proximité destiné aux dirigeants a bénéficié l’an dernier à 4 600 entreprises en Nord-Pas-de-Calais. L’action passe par des visites sur le terrain de conseillers en développement d’entreprise (CDE) lesquels identifient des problématiques et proposent des solutions.
No l og y v e u t amorcer une nouvelle phase de son dével o p p e m e n t . Spécialisée en conception et location d’écrans géants à leds sous la marque Pixelight, cette jeune entreprise tourquennoise envisage de développer une solution d’affichage innovante. A la CCI Grand-Lille, Mélanie Vermeersch, conseillère en développement d’entreprise (CDE), dans sa quotidienne tournée de prospection, tombe tout à fait fortuitement sur Nology en lisant un article dans un magazine économique. Elle procède à quelques recherches sur la PME tourquennoise, prend contact et un rendez-vous est f ixé. La CDE et Gaël Bécourt, le dirigeant de Nology, se rencontrent dans les bureaux de l’entreprise en mai dernier. Gaël Bécourt explique sa problématique à Mélanie Vermeersch. Dans le cas de cette PME, le diagnostic n’a pas été diff icile à faire. Pour cet investissement, Nology se trouve dans un besoin de financement. De retour à la CCI Grand-Lille, Mélanie Vermeersch élabore un compte-rendu de visite et avec d’autres collègues met en place un plan de financement à proposer au dirigeant. Un autre rendez-vous est ensuite pris en juillet où les solutions déf inies sont exposées à Gaël Bécourt. On n’en saura pas plus… A part que dès cette rentrée, Nology pourrait effectivement démarrer son projet de recherche et développement. La PME créée en 2011 ambitionne de doubler dans un an son effectif actuellement de quatre salariés.
Le CDE, fer de lance. Nology a bénéf icié ainsi d’un dispositif d’accompagnement de la CCI Grand- Lille, mis en place en 2009, destiné à favoriser le développement des entreprises. L’an dernier, quelque 4 600 PME avaient été ainsi accompagnées et cette année un nombre presque similaire pourrait en bénéficier encore. Ce dispositif est une action de terrain car reposant sur des visites d’entreprise. En son coeur se trouve le conseiller en développement d’entreprise. La CCI Grand-Lille en compte une quarantaine. Comme Mélanie Vermeersch l’a fait pour Nology, une partie du travail du CDE consiste en la prospection et la prise de contact avec les entreprises. “C’est vraiment la CCI Grand-Lille qui va vers les entreprises”, souligne Mélanie Vermeersch. Les entreprises à visiter sont détectées suivant une technique dite “méthodologie SEPT”. “C’est une méthodologie mise en place dans les chambres de com-merce du Nord-Pasde- Calais, explique Pierre Rousseau, directeur général adjoint à la CCI Grand- Lille. C’est une méthodologie qui, de par la connaissance fine des entreprises, permet de les classifier en ‘entreprise à potentiel’, ‘entreprise innovante’, en ‘entreprise traditionnelle’, en ‘entreprise en difficulté ayant besoin d’être aidée’, etc.”
Mais le dispositif peut aussi se déclencher dans le sens entreprise vers la CCI Grand-Lille. “Il a été mis en place un service d’accueil appelé CRC (centre de relation client) pour tout ce qui est ‘entrant’ que ce soit par téléphone (03 20 63 77 77), que ce soit physique ou par Internet, expl ique Pier re Rousseau. Une entreprise qui appelle au CRC a déjà un premier niveau de réponse car le CRC est équipé d’un logiciel qui dispose de nombreuses f iches techniques. Et quand le chef d’entreprise veut aller plus loin, on le met en contact avec un CDE selon l’endroit où il se trouve.” Il en avait été ainsi dans le cas de Marc Panicucci, patron de Green Laser, spécialiste en reconditionnement de cartouches pour imprimantes laser à Tourcoing. Besoins en RH, financement, etc. Pour environ une entreprise contactée sur deux, la démarche aboutit bien souvent à un rendezvous. Les besoins identifiés varient d’une entreprise à l’autre. “Il peut s’agir d’un financement soit en développement, soit en perte d’activité”, indique Mélanie Vermeersch. Marc Panicucci avait fait appel en novembre dernier à la CCI lorsque son entreprise connaissait des baisses de commandes. “Les solutions qui m’ont été proposées c’était de faire connaître mon entreprise, fait savoir le dirigeant de Green Laser. J’ai réalisé une nouvelle plaquette commerciale, j’ai participé à un salon, j’ai mis en place un suivi client, etc.”
Le diagnostic fait par le CDE peut déboucher sur un besoin en ressources humaines. Ce dernier besoin est particulièrement récurrent dans le secteur des TIC. “Dans ce cas nous servons d’interface avec des partenaires du recrutement, indique Mélanie Vermeersch. Pour les toutes petites structures nous allons aider à l’élaboration d’une offre d’emploi en aidant à identifier les besoins en compétences de l’entreprise. Nous restons toujours dans l’appui et non dans la réalisation.” Lorsque c’est un besoin de développement à l’international, l’entreprise est orientée vers la CCI internationale. A l’issue du premier rendez-vous, l’action de la CCI autour du besoin identif ié ne consiste pas toujours en un accompagnement individuel assuré par le CDE ou un autre CDE. “Selon le besoin nous proposons aussi des opérations collectives propres à la CCI ou des opérations au niveau régional”, indique Pierre Rousseau. Des opérations nombreuses telles que le programme de design Tripod, le plan d’aide en gestion prévisionnelle des emplois et des carrières (GPEC), Objectif PME, etc. Quelquefois un besoin identif ié peut trouver sa réponse dans l’action d’un pôle d’excellence ou d’un pôle de compétitivité.
“Totalement gratuit” avec quelques limites. Dans sa mise en oeuvre, ce dispositif d’accompagnement au développement d’entreprises de la CCI Grand- Lille n’est pas sans limite. “Nous nous interdisons d’aller au-delà d’un certain seuil qui est celui où commence l’action d’un consultant privé, souligne Pierre Rousseau. Le seuil est atteint lorsque le niveau d’expertise devient très pointu et nécessite un paiement.” Car l’accompagnement proposé par la chambre est “totalement gratuit”. “Lorsqu’un tel niveau d’expertise est atteint, nous orientons l’entreprise vers un professionnel dont c’est le métier. Un exemple de limite : nous rencontrons un chef d’entreprise qui veut vendre son entreprise. Nous pouvons le mettre en contact avec des repreneurs ou des professionnels de la transmission d’entreprise. S’il nous demande d’évaluer son entreprise, nous arrêtons là et nous l’envoyons à des professionnels de l’évaluation.”