Deuxième édition du Mois de l’invention et de la propriété intellectuelle
lancé en 2013 par la CCI Picardie, le MIPI a pour objectif de rassembler professionnels, étudiants et grand public autour des problématiques liées aux technologies de demain à travers des conférences, des ateliers et des expositions.
Du 3 au 20 novembre, la chambre de commerce et d’industrie de Picardie organise la seconde édition du Mois de l’invention et de la propriété intellectuelle (MIPI). À l’heure où l’innovation est une planche de salut pour de nombreuses entreprises, la chambre consulaire a souhaité apporter une large réflexion autour de l’invention, des évolutions technologiques qui l’accompagnent et la nécessité pour les entreprises de protéger leurs savoir-faire innovants. Entouré de nombreux partenaires – UPJV, Etoele, Fondation Dyson, Unifab, INPI, France 3 Picardie, l’UTC, la Direction régionale des douanes & droits indirects – ce mois vient ainsi parfaitement clôturer le cycle “2014, année de l’innovation avec les CCI” et a pour objectif d’apporter éclairages et informations à un large public, aussi bien professionnel que profane.
Sensibiliser les entreprises
« Aujourd’hui on parle beaucoup d’innovation et de ses problématiques, dont la propriété intellectuelle. Malgré tout, beaucoup d’entreprises n’ont pas le réflexe de se protéger », explique Vincent Becquet, chargé de mission Veille et intelligence économique à la CCIR. « Cela ne fait pas partie de notre culture, comme c’est le cas chez nos voisins européens », confirme Christophe Soret, délégué régional de l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).
Convaincue que dans un contexte économique difficile où la concurrence fait rage, les entreprises de toute taille et de tout secteur doivent innover mais également se protéger, la chambre consulaire a fait le choix d’organiser des ateliers thématiques ciblés – comprendre préparer, rédiger l’accord de confidentialité ; le marketing de l’innovation, l’évaluation financière de l’innovation- pour pouvoir répondre ainsi à des situations très concrètes. « Aujourd’hui tout le monde est concerné, que ce soit des commerçants, des acteurs du tourisme ou des entreprises issues de l’industrie. C’est aussi le rôle d’une chambre de commerce d’apporter ce type d’éclairage », affirme Vincent Becquet. Pour la partie propriété intellectuelles, les équipes de la délégation régionale de l’INPI installée à Compiègne depuis 2009 interviendront au cours de ces trois semaines.
Une volonté pour la structure d’aller au-devant des acteurs du monde économique, comme le souligne Christophe Soret : « Nous souhaitions passer d’une culture de procédure à une culture de service, l’INPI n’est pas un centre de dépôt, au contraire, les agents de l’INPI doivent aller à la rencontre des entreprises. »
le futur en Picardie
À l’heure où l’évolution technique connait un bond sans précédent, inventant au passage l’économie de demain, le MIPI a choisi de se pencher également sur ces nouveaux procédés technologiques, secteur porteur où la Picardie compte des acteurs de premier plan à l’image du Fab Lab d’Amiens, d’Aexo game ou encore d’Eurokera. Une façon aussi de montrer aux enseignants, aux scolaires comme aux étudiants, possibles futurs inventeurs, que la région est un terreau fertile à l’innovation et reste à l’écoute de ces entrepreneurs. « Tout le monde peut devenir un créateur, il faut faire passer ce message aux jeunes générations et leur donner envie d’inventer. C’est aussi pour cela que nous avons un programme à destination des scolaires, de 6 à 10 ans jusqu’aux élèves ingénieurs. Il faut montrer que la Picardie a une vision du futur et que l’avenir créatif et technologique se joue aussi sur notre territoire », conclut Vincent Becquet.
L’INPI accompagne les entreprises
La propriété intellectuelle permet à une entreprise de protéger les investissements qu’elle a réalisés, il existe plusieurs titres adaptés à chaque situation. En France, l’Institut National de la Propriété Industrielle est chargé de recueillir brevets, dessins ou marques mais également d’informer et d’orienter les entreprises dans leur stratégie de protection. L’organisme est implanté en région depuis 2004. « Le choix était vraiment de centrer chaque délégation dans une région pour faciliter l’accès notamment aux PME à ces outils. Le constat fait par les gouvernements successifs, était que les PME innovent mais elles ne se protègent pas suffisamment », explique Christophe Soret, délégué régional de l’INPI en Picardie. Il existe aujourd’hui trois formes de protection, d’abord le brevet, qui protège une invention technologique et empêche son utilisation par des concurrents. C’est la première fonction de la propriété industrielle, qui est vraiment destinée aux entreprises. Le brevet est valable pour une durée de 20 ans maximum. Vient ensuite le dépôt de dessin ou de modèle pour préserver de toute copie l’apparence de l’objet, valable 5 ans, renouvelable jusqu’à 25 ans. Le dernier titre de propriété que l’on peut déposer agit sur la marque et est totalement indépendant des deux premiers. Il s’agit ici de rendre singulier un signe de “ralliements clients” par une marque ou un logo qui est associé à certains produits. Ce titre est renouvelable indéfiniment. « Globalement, il y a plusieurs façons d’intervenir pour nous auprès d’une entreprise. Il faut s’adapter au profil de la structure, de son niveau de connaissance, et surtout à ses besoins. On peut aller d’une demande ponctuel à la mise en place d’une stratégie plus complète », souligne Christophe Soret. Dans cette optique, la structure propose différentes prestations allant du pré-diagnostic propriété industrielle rebaptisé récemment Access INPI, financé en partie par le conseil régional, qui a pour objectif de livrer une feuille de route, au Pass’ propriété industrielle qui vient aider l’entreprise à prendre en charge financièrement une partie des prestations liée à la protection intellectuelle, en passant par la Master class propriété industrielle, destinée aux entreprises déjà utilisatrices et qui agit sur la stratégie globale de la structure.