Patrimoine
Des travaux de restauration de grande ampleur au mémorial franco-britannique de Thiepval
C’est le mémorial militaire le plus grand au monde. Construit en 1932, le site classé monument historique, a besoin aujourd’hui d’être restauré. La fin des travaux, lancé par la Commonwealth War Graves Commission, est prévue en mai 2022.
Le temps a fait son œuvre depuis 1932. Le mémorial franco-britannique de Thiepval, qui commémore notamment les 72 000 soldats du Commonwealth tombés lors de la bataille de la Somme à l’été 1916, a besoin d’être restauré.
La première phase des travaux a eu lieu entre 2014 et 2016, la toiture a été rénovée ainsi que la maçonnerie en brique au-dessus de l’arche principale. Depuis mars dernier, la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) chargée de préserver les lieux de mémoire, a lancé la seconde phase de cette vaste restauration, qui durera 15 mois.
Des travaux sur les fondations
« Le mémorial, étant donné sa position géographique, sur une butte, subit de plein fouet les aléas climatiques, le vent, la pluie, et ce malgré un entretien régulier », explique Xavier Puppinck, le directeur de la CWGC en France. Les travaux vont se concentrer au sous-sol du mémorial, pour réparer le béton des fondations, mais aussi drainer et étanchéifier le système d’évacuation, pour éviter les nombreuses infiltrations.
« Mais il faut trouver le bon équilibre, souligne Tarik Boucetta, le responsable des travaux, car le sous-sol doit être suffisamment humide pour ne pas fragiliser l’acier qui se trouve dans le béton, c’est pour cela que l’on a des capteurs qui nous indiquent en temps réel le taux d’humidité. »
Restaurer les noms des soldats, gravés sur les piliers
L’autre partie des travaux consiste à restaurer les façades du mémorial, hautes de 45 mètres, et notamment les plaques commémoratives qui recouvrent la partie basse, sur les 16 piliers du bâtiment. « Quelques panneaux sont remplacés car trop abîmés, explique Xavier Puppinck, ces pierres blanches viennent de Portland, dans le sud de l’Angleterre. On a pu en récupérer de nouvelles, car la carrière qui s’était arrêtée, a retrouvé des veines. »
Et pour éviter de trop puiser dans les ressources, la majorité des plaques qui peuvent être réparées sur place, le sont. C’est Franck Michel, graveur depuis 29 ans pour le CWCG, qui s’en charge. « Il faut être patient et minutieux », sourit ce passionné qui ne changerait de métier pour rien au monde. « C’est toujours émouvant, ajoute-t-il. Ce n’est pas un simple nom gravé dans la pierre, c’est aussi une marque de respect, ces hommes ont traversé la Manche et sont morts pour nous. »
Cette deuxième phase de travaux va coûter trois millions d’euros, « un tiers est financé par la région Hauts-de-France, le département de la Somme et la Drac, Direction régionale des affaires culturelles, le reste est payé par la CWGC »,
détaille Xavier Puppinck. Des travaux absolument nécessaires selon lui, pour préserver ce mémorial unique, là où a eu lieu la bataille de la Somme, l’une des plus sanglantes de la Première Guerre mondiale.