Des spécialistes de la quincaillerie

L’entreprise Norail a fêté ses 50 ans en 2012. Depuis la reprise en 1999 par Charles Blangis, natif du Cateau, un groupe comptant en tout près de 250 personnes s’est progressivement constitué.

L’investissement de 2012 : une imprimante quadri pour la fabrication des étiquettes.
L’investissement de 2012 : une imprimante quadri pour la fabrication des étiquettes.
D.R.

Charles Blangis et une photo aérienne du site de Norail au Cateau-Cambrésis. Une ancienne usine textile qui a conservé, extérieurement du moins, son allure d’origine.

S’il y a «rail» dans le nom, rien à voir avec l’industrie ferroviaire. «Il y a parfois une confusion mais le nom de l’entreprise, explique Charles Blangis, le président de la SAS, vient de son métier initial : la fabrication et la commercialisation des rails pour rideaux.» Aujourd’hui, Norail est connue pour sa spécialisation dans la visserie, la fixation, la quincaillerie, les cordes et chaînes, d’autant plus qu’elle vient de fêter ses 50 ans et qu’au fil du temps, autour d’elle, un groupe appelé CDE s’est développé (voir en encadré). «Ce sigle en trois lettres vient des prénoms de mes enfants, Charles, David, Elodie, tout simplement», s’amuse à expliquer le patron.

Un patron actif, sportif et engagé. Cet homme de 54 ans, originaire du Cateau-Cambrésis, explique qu’il a racheté l’entreprise en 1999, à la suite du décès du dirigeant, Guy Poulain, qu’il connaissait bien. Son CV, dit-il, révèle un parcours professionnel plutôt varié. Comptable de formation, il aura ainsi travaillé au gré des opportunités dans différents domaines : cabinets d’assurances, agences immobilières, fabrication de carrelages, commerce, un hôtel-restaurant au Touquet… Norail est arrivé après l’immobilier. «Pour moi, le secteur du bricolage était appelé à se développer.»

Il note − et ce n’est pas une anecdote pour lui − que Norail compte quelques sportifs de bon niveau dans le fond, l’endurance, le marathon, les 100 km, le cross-country. Charles Blangis lui-même est un pratiquant. Il est d’ailleurs président de l’association des coureurs de fond catésien et… sponsor. «L’image, c’est important pour une entreprise», dit ce patron qui s’est aussi engagé dans la vie municipale et intercommunale. Il ajoute : «Je suis aussi président régional du syndicat professionnel de la quincaillerie, fournitures industrielles, fer et métaux, ainsi que membre du bureau national.»  

 

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La chaîne de production a été numérisée. Une commande manuelle permet de rationaliser le travail.

Née à Hautmont. Et on revient à la quincaillerie. L’histoire de Norail a démarré à Hautmont, près de Maubeuge, en 1962, avec la fabrication et la commercialisation des tringles à rideaux. Elle s’est poursuivie en 1964 à Saint-Python, près de Solesmes, puis à partir de 1976 au Cateau-Cambrésis, rue Théophile-Boyer, dans les vastes locaux (14 000 m2 aujourd’hui) d’une ancienne usine textile. Dès les années quatre-vingts, Norail s’était tournée vers l’exportation et spécialisée dans la quincaillerie.

C’est à partir de 1999, à la reprise donc (il y avait 74 personnes à l’époque), que Charles Blangis s’est attelé à plusieurs tâches : la remise en état des bâtiments, la modernisation de l’outil de travail, la diversification de l’activité, constituant au gré d’opportunités un groupe spécialisé visant à la fois le professionnel et le particulier. «On s’est efforcés de conserver le caractère familial de l’entreprise», commente-t-il.

Modernisation interne. «Côté investissements, on a d’abord, entre 2000 et 2002, développé le picking en réalisant une chaîne automatique, en grande partie en interne sauf la programmation.» Le picking, c’est un peu l’art d’organiser une chaîne de production entre l’arrivée des produits venant des fournisseurs et leur conditionnement pour les clients revendeurs. Une visite des locaux de Norail permet de comprendre l’importance ici des activités de stockage, de tri, de préparation des commandes, de manutention, de conditionnement, notamment des vis et boulons, des tâches qui demandent soin et précision.

«Par la suite, poursuit-il, on a racheté en 2003 les bâtiments de Promod, derrière le magasin situé à côté de chez nous, ce qui nous a permis de repenser l’atelier de conditionnement avec le concours d’un médecin ergonome.»

Plus récemment, en 2012, l’année des 50 ans, l’entreprise a investi dans une imprimante quadri (200 000 euros), pour les étiquettes notamment, et développé en interne un studio photo/vidéo (auteur d’ailleurs d’un étonnant DVD célébrant l’anniversaire et la Saint-Eloi. En interne, on note l’existence d’une plate-forme téléphonique, un call center où travaillent quatre personnes, et un showroom où sont reconstitués les rayonnages d’un magasin dit «de bricolage» et où sont présentées les multiples références de Norail (13 500).

 

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L’investissement de 2012 : une imprimante quadri pour la fabrication des étiquettes.

Achat, conditionnement, revente. L’activité de Norail, c’est l’achat de produits finis en vrac (visserie, fixations, à 70% venant de France et d’Europe, 30% d’Asie ou des pays de l’Est), puis leur conditionnement (en sachets, blisters réalisés sur place, par thermoformage ou dans des boîtes en carton, dont la fabrication sous-traitée), et, enfin, la vente à des revendeurs situés à 93% en France. Ces revendeurs sont des grandes surfaces du bricolage ou des magasins plus tournés vers les professionnels. «Au final, via ces revendeurs, on fournit 50% d’artisans et 50% de particuliers.» Norail conditionne mais, précise-t-il, conçoit aussi des produits protégés par des brevets.

Y a-t-il des projets pour 2013 ? Charles Blangis répond que si beaucoup a été fait depuis 1999, il a bien sûr des pistes de développement ou d’amélioration dans l’innovation, l’ingénierie, les études, la sous-traitance vers les PME.

 

Le groupe CDE

 

Norail, c’est donc la principale société du groupe CDE Blangis qui réunit aujourd’hui cinq entités aux activités complémentaires, à laquelle s’ajoute une sixième mais dans un autre domaine. «Un groupe, ou un regroupement, ça rassure nos gros clients», souligne au passage le patron.

CDE compte maintenant 247 personnes, dont 104 au Cateau-Cambrésis. Son dernier chiffre d’affaires s’élève à 42,5 millions. Sa présence à l’international est assurée avec des filiales en Pologne et en Chine.

 

Interges.com. Basée à Ludres (54), l’entreprise a été créée en 1948. Elle emploie 92 personnes. Elle a été reprise en août 2010 alors qu’elle était en dépôt de bilan. «Elle était leader français dans la quincaillerie d’ameublement, le rangement, l’espace domestique, mais gérée par un fonds d’investissement. On a repris 112 personnes sur 180.» L’activité est tournée vers la grande distribution et le particulier. CIME est la marque distributeur.

 

M3 agencement. Basée aussi à Ludres, elle a été créée en 1970. Elle compte 8 personnes. Elle a été rachetée en même temps que la précédente. Son activité : gondoles et rayonnages pour les supermarchés. Elle dispose d’un bureau d’études et réalise des prestations dans ce domaine de l’agencement de magasin.

 

Guitel point M. Située à Crisolles dans l’Oise, elle a été créée en 1918. Reprise en novembre 2011, elle compte 31 personnes. Son métier : les roues et roulettes pour meubles, chariots de manutention, portails, diables… Un produit nouveau : une roue électrique autonome.

 

Cuivrerie centrale. Egalement à Crisolles, cette entreprise de 8 personnes a une histoire très ancienne puisqu’elle remonte à 1868. «Cette société était en difficulté, on la reprise avec l’accord du tribunal. Elle s’est appelée Hardware mais on va remettre à l’honneur son nom d’origine.» Son marché, c’est celui de la distribution professionnelle.

 

SN distri-Escaut. Cette société n’a rien à voir avec les autres. Basée à Marcoing (Cambrésis également), elle a été reprise en 2009 et rapatriée au Cateau (10 emplois). C’est sur les conseils de son expert-comptable que Charles Blangis a opéré cette diversification vers les solderies. Activité : accessoires pour fumeurs, animalerie, jouets, carterie, semences et articles de pêche.