Des ruches aux portes de l’usine

Anne Henry-Castelbou

Le rucher du Marillon.

La PME industrielle de Saint-Amand-les-Eaux, Harry Plast, a installé, le 20 septembre dernier, un rucher aux portes de son usine. Une opération réalisée en partenariat avec la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut et l’entreprise lilloise Beecity. Une première sur ce territoire.

 

Harry Plast, Beecity qui a apporté les abeilles et la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut (CAPH) qui a fourni le terrain : voilà une belle coopération économique tripartite qui s’appuie sur la préservation de la biodiversité pour stimuler l’activité. Harry Plast n’en est pas à sa première démarche environnementale. Ce fabricant d’enveloppes (4,8 millions d’euros de chiffre d’affaires)  mène depuis 2010 une démarche de certification ISO 14001 Qualité et Environnement : optimisation des consommations énergétiques, amélioration des postes de travail, isolation des bâtiments… Aujourd’hui, l’entreprise a voulu s’engager dans un projet destiné à préserver la population des abeilles. Le projet a été intitulé «B to Bee pour un business responsable». Pour Guillaume Petit, responsable commercial et initiateur du projet, «cette collaboration avec Beecity et la CAPH aboutit à un projet qui est très fort, avec un vrai capital sympathie et qui est sous nos fenêtres».

 

Anne Henry-Castelbou

Géry Quinchon du service développement durable de la CAPH, Sylvain Breuvart de Beecity, Monique Herbommez, vice-présidente de la CAPH, et Guillaume Petit, d'Harry Plast, lors de l'inauguration.

Salariés et clients impliqués. Ce projet sera mené avec Beecity, une jeune entreprise lilloise créée en 2013 et en pleine expansion. Elle est spécialiste de l’installation de ruches et potagers en entreprise et collectivité locale (60 clients, 200 ruches en gestion dans la région). Le 20 septembre dernier, lors de l’inauguration du rucher du Marillon en présence des salariés et de la CAPH, c’est elle qui a préparé et amené la ruche avec une belle colonie de 60 000 abeilles. Son fondateur, Sylvain Breuvart, a pris le temps de montrer l’intérieur de la ruche pour en expliquer le fonctionnement. Puis, une conférence sur le monde des abeilles était organisée dans les locaux d’Harry Plast. Plus tard dans l’année, Beecity s’occupera de l’entretien de la ruche et de la récolte du miel qu’Harry Plast pourra offrir à ses clients et salariés.

 

Anne Henry-Castelbou

Autour de la ruche d'Harry Plast.

Ce projet est implique également les clients. Le site de vente en ligne d’Harry Plast est équipé d’un compteur alimenté par l’addition des paniers d’achat. Celui-ci progresse au fil du temps  sur une échelle graduée qui aboutit à un nombre moyen d’abeilles constituant la population type d’une ruche. Dès que le compteur atteindra 60 000 abeilles, l’entreprise investira dans une nouvelle ruche. Les clients deviennent ainsi automatiquement parrains d’abeilles et participent à leur préservation.

 

Essaimer auprès d’entreprises. Au démarrage du projet, la direction d’Harry Plast repère un terrain vierge sur la zone d’activité du Marillon, à quelques mètres de l’usine. Elle sollicite la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, propriétaire de ces 500 m2, pour pouvoir y mettre des ruches. La CAPH y voit alors l’opportunité de redynamiser cette zone d’activité comme l’explique Amélie Baudoux, du service économique de la Communauté d’Agglomération : «Cette parcelle était en friche. Nous nous sommes occupé du défrichage, de sa remise à niveau et de sa sécurisation. Cet emplacement était idéal pour ce projet car en entrée de zone, à deux pas de la gare. C’est une belle vitrine pour cette zone.» La CAPH a investit 15 000 euros pour préparer la parcelle. Elle prête pour l’instant le terrain à Harry Plast. Aujourd’hui, le rucher ne possède qu’une seule ruche, celle du fabricant d’enveloppes. Mais, à terme, la CAPH espère fortement que d’autres entreprises prennent la même initiative : 15 ruches peuvent être installées. Sylvain Breuvart, de Beecity, a été d’ailleurs touché par l’ampleur de ce projet et sa «vision à long terme, qui va au-delà de la simple installation de ruches et qui cherche à impliquer d’autres entreprises du territoire dans une démarche de développement durable».