Des perspectives positives pour un Américain en Flandres

Bio Rad, filiale américaine du secteur des biotechnologies, emploie plus de 300 personnes dans un bourg de Flandres. A Steenvoorde, le site connaît une croissance régulière et affiche d'autres ambitions.

« 23 millions de pétri et 5 millions de tubes sont sortis de l’sine en 2012 »
« 23 millions de pétri et 5 millions de tubes sont sortis de l’sine en 2012 »
CAPresse 2013

Pascal Paoli, directeur technique et industriel du site de Steenvoorde.

 

 Le long de l’A 25, derrière quelques sous-bois qui ouvrent sur une petite zone d’activité, un site de production se développe discrètement mais sûrement. L’entreprise américaine de production de diagnostic et de process de contrôle de pathologie Bio Rad est l’héritière d’une histoire régionale particulière. En 1973, l’Institut Pasteur s’installe dans des petits locaux à Steenvoorde, avec une équipe de dix personnes. La décennie suivante voit l’Institut collaborer avec la filiale diagnostic du laboratoire Sanofi. C’est l’époque des premiers dépistages du VIH (1986). Le passage à l’euro coïncide avec la reprise de Sanofi diagnostic (et sa dizaine de sites en France) qui porte le site de Steenvoorde. Aujourd’hui, le site développe 180 produits biologiques, «dont certains ne sont faits qu’ici», indique Isabelle Combes, directrice du site. Dans les couloirs des bâtiments, des dizaines de laboratoires testent et préparent des séries de production : disques antibiotiques, diagnostics cliniques, production de cultures. «Ici, on affine toujours plus nos savoir-faire : on va tester par exemple un panel plus large de susceptibilités à tel ou tel antibiotique. On ciblera mieux la résistance de certaines bactéries», explique Pascal Paoli, directeur technique industriel.

Un atout export pour la région. A Steenvorde, l’usine sort 23 millions de boîtes de pétri1, 5 millions de tubes et 500 000 flacons de gélose ; 85% de la production part à l’exportation. «Nos équipements sont très spécifiques. Les machines sont construites sur mesure pour nos produits et une dizaine de personnes sont dédiées à cela.» Dans l’atelier «milieu de culture et prêt à l’emploi», on travaille à flux tendu : en milieu non stérile, toute production quotidienne doit avoir quitté l’atelier le jour même. «Le vrac − de l’eau chaude avec de la poudre − est détruit s’il n’est pas reparti dans la journée», précise la responsable de l’atelier. Plus loin, la production d’un nouveau test de dépistage du VIH a commencé : l’innovation réside dans le fait que le résultat sera visible à l’œil nu. Débuté il y a deux ans, le lancement de ce produit s’inscrit dans un objectif de plusieurs centaines de milliers de tests. Quelques dizaines de milliers ont été vendus depuis avril dernier. Le site − «centre de coût» −, étant dédié à la production, ne dispose pas d’éléments chiffrés d’activité : «On ne facture pas ici.» Au niveau national, Bio Rad croît régulièrement (270 millions d’euros en 2009, 330 en 200, 348 en 2011, 361 l’an dernier). Sa rentabilité est bonne quoique fluctuante : 17 millions d’euros de résultat net l’an dernier, 28 en 2011, 23 en 2010 et 2,6 en 2009. En Flandres, l’actionnaire investit 3 à 5 millions d’euros par an. Deux projets sont en vue pour l’an prochain : une zone de stockage pour les clients et une nouvelle plate-forme de laboratoire.

 

1. Petite boîte cylindrique et transparente en verre ou en plastique.

 

 

Encadré

Une pointure mondiale

Bio Rad est née en Californie en 1952. Spécialisée dans les opérations de tests, contrôles, dépistages de tout type, elle est leader dans les activités de dépistage du sida, de l’hépatite et des maladies auto-immunes. Ses clients sont les laboratoires médicaux et les centres hospitaliers publics et privés. L’entreprise américaine dispose de 11 sites en France et emploie 6 500 collaborateurs dans 150 pays.