Des juges du procès du RN menacés, une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte sur des menaces de mort postées sur le site d'extrême droite Riposte laïque visant trois magistrats du procès contre le RN pour détournement de fonds européens, a indiqué mercredi le...

Une enquête a été ouverte sur des menaces de mort postées sur le site d'extrême droite Riposte laïque visant trois magistrats du procès contre le RN pour détournement de fonds européens © JACQUES DEMARTHON
Une enquête a été ouverte sur des menaces de mort postées sur le site d'extrême droite Riposte laïque visant trois magistrats du procès contre le RN pour détournement de fonds européens © JACQUES DEMARTHON

Une enquête a été ouverte sur des menaces de mort postées sur le site d'extrême droite Riposte laïque visant trois magistrats du procès contre le RN pour détournement de fonds européens, a indiqué mercredi le parquet de Paris, confirmant une information de Reuters.

"Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a ouvert une enquête pour les menaces de mort au préjudice de magistrats, proférées sur internet", a précisé la même source.

Le PNLH "se dessaisira, comme d'habitude, au profit des parquets compétents en raison des domiciles de mis en cause qui seraient identifiés", a-t-on ajouté. 

Selon une source proche du dossier, l'enquête est menée par la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Les messages postés visent la magistrate qui a présidé ce procès qui s'est tenu du 30 septembre au 27 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les menaces concernent également les deux procureurs qui ont requis contre les 25 prévenus, dont Marine Le Pen, des peines élevées assortie d'une inéligibilité avec exécution immédiate, mettant en péril les ambitions électorales de la cheffe de file du Rassemblement national (RN) pour 2027.

Selon franceinfo, les menaces ont été publiées dans les commentaires sous des articles sur le procès et supprimés depuis.

"S'en prendre nommément aux personnes qui incarnent l'institution judiciaire ne saurait être accepté", a dénoncé le parquet. "Face à ces propos violents, il est rappelé qu'il est fondamental dans toute société démocratique que le débat judiciaire demeure encadré par la procédure pénale."

Pour la procureure générale de la cour d'appel de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, "on assiste à une dérive extrêmement inquiétante ces dernières années".

"Tous ceux qui exercent des fonctions d'autorité, (...) des magistrats mais je pense aussi aux policiers, aux gendarmes, aux enseignants, sont l'objet de plus en plus de menaces de mort et sont l'objet de propos totalement décomplexés", a-t-elle développé mercredi matin sur France Inter. 

"Ce n'est pas une spécificité de ce procès, c'est une tendance bien plus générale et au demeurant fort inquiétante", a précisé la procureure générale.

Le RN, Marine Le Pen et 24 autres personnes dont le numéro 2 du parti Louis Aliot, le porte-parole Julien Odoul ou l'ex-trésorier Wallerand de Saint-Just, sont soupçonnés d'avoir détourné 4,5 millions d'euros entre 2004 et 2016 au préjudice du Parlement européen via des emplois fictifs d'assistants parlementaires. 

La décision sera rendue le 31 mars.

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