Des innovations en orbiteautour du solaire
PME installée à Avelin, ENR Systems s’extrait de la concurrence en proposant de nouveaux panneaux solaires enfin adaptés à l’exigence esthétique des écobâtiments. Grâce à une collaboration étroite avec les architectes, ils deviennent même des éléments actifs de la construction. Le directeur, Laurent Doise, innove en prenant au jour le jour le pouls du marché du solaire.
Laurent Doise n’a pas le choix ! A chaque salon, le dernier Environord notamment, il se doit de présenter le dernier fruit de la cogitation de son BE tant la concurrence est active. D’autant que dans le photovoltaïque, il se passe plein de choses qui ne ressemblent pas trop à ce qu’on en dit au café du Commerce… Ce besoin d’innovation en toupie et l’évolution positive d’un marché que l’on dit pour tant agonisant accouchent de produits surprenants et pas nécessairement chers, mais qui ont paradoxalement un peu de mal à trouver leur marché : il faudra un peu de temps encore. Les panneaux solaires Positiv + façace design sont de ceux-là.
Beau et performant. L’innovation dont nous parlons ici se présente sous la forme de panneaux qui sont tout sauf bleu, de cette triste couleur uniforme qui enlaidit les toits. Cette fois, 12 couleurs, parfois avec trames ou même motifs, toutes froides, du bleu au marron en passant par une jolie gamme de vert et de gris, ont été conçues de telle façon qu’elles s’intègrent parfaitement sur ces toits, d’ardoise en particulier. Mais des roux et des bordeaux peuvent aussi coller à la tuile sans problème. Le plus surprenant est donc cet assortiment de couleurs qui ouvre aux architectes des voies nouvelles qu’ils étaient nombreux à demander aux donneurs d’ordre, souvent bien conventionnels. Cette fois, ces derniers ne pourront pas dire que le produit innovant n’existe pas : il est là, à 5 minutes de Lille. Laurent Doise a aussi un autre argument puisque le tout, dans les salons, est de convaincre avant de prendre la commande, il ne s’agit pas d’un gadget. “L’esthétique dans le bâtiment est primordiale, explique-t-il. Avec ces panneaux photovoltaïques multi-couleurs, l’idée de les fixer sur les murs et d’en faire des éléments de façade devient naturelle. De nouvelles solutions s’offrent aux architectes. De plus, nos cellules sont à haute performance au point que le très sérieux Frau-nhofer ISE, l’institut pour l’énergie solaire allemand, a confirmé notre performance énergétique, à savoir un taux de conversion supérieur à 15%.”
Modulable… Le produit est en lien étroit avec le marché et son évolution. Ces panneaux de 5 x 2,5 m ont aussi des incidences sur les températures du bâtiment mais une quatrième fonction précieuse s’ajoute : le photovoltaïque permet de financer le mur sur lequel il est posé. “C’est une forme de réhabilitation du panneau, sourit Laurent Doise. On peut même le personnaliser avec une gigantesque signature, un logo, des gravures très variées. C’est donc aussi un élément de communication vers l’extérieur. On va donc le proposer aux collectivités car le marché est à 80% subventionné, ce qui est à la fois un atout et une faiblesse, ça dépend de la conjoncture.” Le prix comprend celui du vitrage, matériau aux performances très élevées, et des cellules fabriquées en Autriche chez Hertex. Il y a un surcoût de 10 à 15% mais justif ié par la complexité du process et le fait qu’il est personnalisable. “On peut jouer sur les dimensions, explique Laurent Doise, sur le vitrage qui peut être fumé, en fait grisé à moitié transparent, on est à 50 à 70 W du mètre carré. C’est le watt qui fait le prix en fait…”
Le marché démarre. Le lycée Corot à Beauvais, des logements à Reims avec des panneaux coulissants ou, autre application liée au bâtiment lui-même, des volets roulants en façade. On peut aussi proposer, comme au collège Anne- Franck de Grande-Synthe, un “voile solaire”.