Restauration

Aisne : O’rendez vous des gourmands, un food truck atypique

Poissonnier-écailler de métier, Jérémy Bauduin a créé un concept qui lui tient à cœur : un food truck original qui sillonne les routes de l’Aisne. Le Soissonnais de 29 ans y vend des huîtres, mais aussi des pâtisseries made in Picardie !

La caravane est en train d’être réaménagée.@ O’rendez-vous des gourmands
La caravane est en train d’être réaménagée.@ O’rendez-vous des gourmands

Jérémy Bauduin a décidé de sauter le pas. Il a Monté son entreprise,  , en pleine crise. Un pari risqué mais qui semble lui sourire ainsi qu’à ses deux associés : sa compagne Natacha Lefevre, et un ami, Cédric Vie. Le concept ? Un food truck où l’on trouve des huîtres, et des pâtisseries. L’entrée et le dessert.

L’idée a germé lors du premier confinement. « Je travaillais pour une poissonnerie à Soissons, mais elle a dû fermer, il y a un peu plus d’un an, raconte-t-il. Je me suis retrouvé sans salaire pendant cinq mois, du jour au lendemain. » Une situation difficile, mais c’était sans compter sa capacité à rebondir.

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(de g. à dr.) Cédric Vie, Natacha Lefevre et Jérémy Bauduin.@O’rendez-vous des gourmands

La passion du poisson

Jeremy Bauduin a toujours baigné dans le milieu de la pêche, déjà tout petit avec ses grands-parents et son parrain à taquiner le gardon dans les rivières près d’Hirson. Sur conseil d’un professeur, il entame une troisième technologique à la Maison familiale rurale d’Éclusier-Vaux dans la Somme, spécialisée dans les formations en élevage de poissons. 

« J’ai ensuite compris que j’étais aussi mordu de la vente, j’aime beaucoup le contact avec les gens, donc j’ai suivi un BEP vente », détaille-t-il. S’en suit un bac pro élevage de poissons, avec des stages chez des ostréiculteurs et mytiliculteurs, et un CAP Poissonnerie au CFA de Rungis.

« Dans le milieu, on me disait toujours qu’il fallait avoir tous ces diplômes, si jamais un jour je voulais ouvrir ma propre entreprise », se souvient-il. Un bagage solide avec lequel il enchaîne les saisons, l’été sur la côte, l’hiver dans les restaurants picards, ou dans des grandes surfaces. Les CDD se succèdent, jusqu’à cet emploi, qu’il pense stable, dans une poissonnerie de Soissons.

Bar à gourmandises

« Après cet échec, j’ai commencé à réfléchir sérieusement à créer ma propre entreprise. » Les planètes sont alignées. Il rencontre Natacha, qui deviendra sa compagne. À 36 ans, cette ancienne téléconseillère s’est reconvertie en pâtisserie, suite à un burn out. Lors de son CAP, elle fait la connaissance de Cédric Vie, 39 ans, ancien chauffeur-livreur, lui aussi en reconversion. 

L’idée de travailler ensemble germe. Pourquoi ne pas vendre des huîtres, et des pâtisseries faites avec des produits régionaux ? Une fois la caravane trouvée, le projet est lancé avec plusieurs points de chute à Soissons. « En novembre-décembre dernier, le food truck a cartonné, le concept plaît beaucoup. »

Faire face à la crise

Aujourd’hui, la livraison à domicile est proposée, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Soissons. « Il y a des mois plus calmes que d’autres, avec l’annulation de tous les marchés de Noël et des événements à cause du Covid, il a fallu se réinventer », admet le jeune entrepreneur. 

Avec la bonne activité des premiers mois, il a investi dans un camion frigorifique. Avoir décroché le prix régional Talents des Cités 2020, avec 1 000 euros à la clé, est également un bon coup de pouce. « Nous voudrions aussi proposer le food truck pour les événements privés, avec des mange-debout, une terrasse couverte. Nous aménageons aussi de manière plus sympa notre caravane. On a plein de projets pour l’après-covid », s’enthousiasme le jeune homme.

Pour Aletheia Press, Emma Castel