Des housses de renfort pour usage intensif

Cette entreprise du Sud-Avesnois mène, discrètement, sa vie de sous-traitante de l’industrie automobile. Ses ateliers de Fourmies fabriquent des housses qui rallongent la durée de vie des sièges.

L’atelier d’assemblage et de couture. Un travail de précision qui reste manuel.
L’atelier d’assemblage et de couture. Un travail de précision qui reste manuel.
D.R.

L’atelier d’assemblage et de couture. Un travail de précision qui reste manuel.

Historiquement, l’implantation à Fourmies remonte à 1977. Une société de la région parisienne cherchait un lieu et le site textile de l’avenue Kennedy lui a fourni l’opportunité. Le nom GIA, pour Garnissage intérieur automobile, date de 1994, donné par une société belge qui a revendu sa filiale fourmisienne en 2004 aux deux cogérants de la SARL actuelle, Thierry Lludriguez et Pierre Rizzolo. «En fait, il y a deux établissements, précise le premier. Les bureaux, le commercial, la technique et l’administratif sont à côté de Meaux, avec 7 personnes ; ici, à Fourmies, les ateliers emploient 26 personnes, dont une grande majorité de femmes. S’y ajoute un sous-traitant en Roumanie, pour Dacia.»

Pour les utilitaires. GIA est donc une PME travaillant pour l’industrie automobile. Parmi ses clients directs, Renault, Nissan, Dacia et PSA. Parmi les indirects : La Poste, la police, la gendarmerie, les agriculteurs, les transports en poids lourds, les travaux publics, les sociétés ayant des utilitaires… «On fabrique, résume Thierry Ludriguez, des housses supplémentaires pour sièges, des housses de deuxième monte, qui viennent renforcer les ‘coiffes’ qui sont, comme on dit, de première monte. Elles rallongent la vie de sièges souvent soumis à rude épreuve et qu’il faut donc protéger de l’usure, des salissures… Elles sont synthétiques, faites de fils venant aujourd’hui de Chine.» Il constate que les évolutions du marché et la crise ont donné de fait un quasi-monopole aux Chinois dans ce domaine.

Investissements depuis 2004. Les ateliers de Fourmies reçoivent des rouleaux qui sont transformés en housse après découpe et montage (c’est-à-dire assemblage et couture), puis conditionnés. «Depuis 2004, explique le cogérant, on a investi dans un outil de coupe automatique, dans le système informatique. Dans le même temps, l’effectif est passé de 34 à 26 personnes mais il fallait augmenter la productivité conformément aux exigences des normes et cahiers des charges.» Le chiffre d’affaires oscille autour de 3 millions, dont 90% se réalisent avec les constructeurs.

Points forts. Comment l’entreprise résiste-t-elle à une concurrence mondialisée ? Eléments de réponse : «C’est une affaire d’équilibre entre les coûts de fabrication, de transport et la réactivité. On fabrique à proximité des constructeurs clients et notre marché est surtout européen. Nous avons de gros concurrents, y compris en France, mais notre petite taille nous donne la souplesse. On subit la crise automobile mais les secteurs de l’utilitaire et de l’agriculture, eux, se portent bien.» Parmi les objectifs de GIA : viser les concessionnaires mais, bien sûr, pas ceux des clients constructeurs.