Arts urbains

Des fresques de street art toujours plus colorées et figuratives

La 3ème édition du festival des Arts urbains de la Ville de Laon vient d'avoir lieu. Une dizaine d'artistes européens et français de renommée internationale sont une nouvelle fois venus couvrir de couleurs et de leur talents les murs de plusieurs quartiers de la ville. Chat, coq, héron, dragon, la cuvée 2024, sous la direction artistique de C215 s'est voulue davantage figurative que conceptuelle et la réalisation des œuvres a permis un véritable échange entre artistes et habitants. L'an prochain, le festival des arts urbains reviendra sous une autre forme avec du street art mais aussi des arts urbains sous une forme plus large.

Une oeuvre du Néerlandais Leon Keer dans le cadre du festival des Arts Urbains de Laon.
Une oeuvre du Néerlandais Leon Keer dans le cadre du festival des Arts Urbains de Laon.

« C'est une 3ème édition couronnée de succès qui a suscité des réactions très positives des habitants devant la qualité des œuvres proposées », souligne Éric Delhaye, maire de Laon, qui ne boude pas son plaisir. Pour la 3ème année consécutive, des street artistes renommés de la scène mondiale ont une nouvelle fois fait de Laon leur terrain de jeu et de ses murs leur moyen d'expression de leur créativité et de leur talent. Une quinzaine d'artistes venus d'Espagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, ont été conviés par C215 - Christian Guémy, directeur artistique du festival, pour cette édition et ont réalisé autant d’œuvres hautes en couleur.

Œuvres figuratives

« L'accent était davantage mis sur le figuratif par rapport à l'année dernière, les artistes ont représenté un héron, un coq, un dragon, un chat ou des personnages, c'est peut-être encore plus accessible à tous et mieux compris, précise le maire. Il y a eu une véritable interaction entre les artistes et les habitants, ces derniers s'identifient beaucoup aux œuvres et disent par exemple qu'ils habitent dans l'immeuble du chat ou du dragon. »

Les artistes en plein travail sur des œuvres monumentales et bluffantes...


Avec plus d'une cinquantaine d’œuvres réalisées en 3 éditions, Laon s'affirme de plus en plus comme une capitale du street-art et capitalise sur cet atout pour attirer de nouveaux visiteurs. « Je suis tombé sur un couple venu du Havre, ils apprécient beaucoup le street-art, ils étaient à Saint-Brieuc la semaine précédente pour un autre festival de street-art puis sont venus à Laon exprès pour assister à la réalisation des fresques, décrit le maire. Ils en ont profité pour découvrir la ville et ont passé 2 nuits sur place. »

Un dragon a été représenté sur un des onze murs mis à disposition par le bailleur l'Opal. (c) Opal 02

Outre les fresques monumentales réalisées dans les quartiers Champagne, Montreuil et Île-de-France, d'autres œuvres ont pris place sur des armoires électriques disséminées un peu partout en ville. Un festival off a aussi eu lieu dans les écoles d'Ardon et de Moulin-Roux. « Aurélien Jeanney a réalisé des œuvres en réalité augmentée et avec un smartphone et une application dédiée, il est possible de voir les fresques s'animer, explique Éric Delhaye. Nous sommes complètement dans le réenchantement de l'espace public par l'art. Et les gens s'approprient très vite les œuvres. »

Un festival élargi à tous les arts urbains en 2025

Outre les œuvres dans l'espace public, la Ville de Laon a demandé depuis 3 ans à chaque artiste de produire des tableaux, permettant de constituer une jolie collection. Ces pièces sont visibles au Cloître Saint-Martin ainsi qu'à la salle de la Station en ville haute. « Le lieu devient un centre d'arts urbains avec une programmation régulière et renouvelée, nous aurons par exemple en septembre une grand rétrospective de l'oeuvre de Epsylon Point, qui est un peu le père du street-art et précurseur, souligne le maire. Nous avons aussi une collaboration avec la fondation du Crédit Agricole qui nous prête des œuvres qui vont venir nourrir des expositions temporaires. »

La cathédrale de Laon revisitée par C215 en ville haute.


En 3 éditions, de nombreux murs de la ville sont désormais couverts de fresques. La question de la suite et du renouvellement du festival d'arts urbains se pose. « Il y aura toujours un festival l'an prochain à la même période de juin mais il y aura peut-être moins de murs qui vont accueillir des fresques ou alors il y aura un lieu ou bâtiment totem qui va concentrer les œuvres, développe le maire. Nous aimerions élargir le festival à l'ensemble des arts urbains : danses et musiques urbaines, sport urbain. L'idée est d'avoir une dimension plus large et de poursuivre la dynamique engagée. »

Une chouette représentée par l'artiste KogaOne.