Des flux savants remodèlent des quartiers
Point névralgique de la Métropole, la Haute-Borne abrite certes le Grand Stade du Losc mais bénéficie désormais d’une rénovation des voiries, routes et rues, rocades, accès, etc., qui profite à toutes les populations en transit. Ce hub routier trie et répartit les flux de toutes les nationalités européennes et préfigure le Villeneuve-d’Ascq de demain, 40 ans après sa création, en dynamisant la Métropole.
La desserte du Grand Stade. Deux hommes et les services de LMCU ont mené à bien depuis février 2009 cette mission assez exceptionnelle : Bernard Debreu, 1er vice-président chargé de l’espace public urbain et naturel-stationnement, qualité de la Métropole, voirie et signalisation, et Philippe Lemaire, DGAS espaces publics, écologie et services urbains. Trois ans après, on voit que les abords seront finis avant le Grand Stade, en juillet 2012 (le 16 normalement, pour l’ouverture contractuelle de l’équipement). Ce que LMCU appelle prosaïquement “la desserte du Grand Stade” est bien plus que cela : le plus grand chantier de travaux publics depuis la construction de Villeneuve- d’Ascq et d’Euralille. Soit 182 M€ (le Grand Stade est à 300) – dont 136 pris en compte par LMCU, 20 par le Département et 26 par l’Etat, parkings compris –, 58 M€ investis dans les voiries… Bref, c’est le prix à payer pour une accessibilité repensée pour faciliter tous les flux liés aux matchs et aux concerts ou encore au trafic quotidien européen et local.
Orchestrer les flux. Trois grands axes sont transformés – le boulevard de Tournai et le boulevard de l’Ouest, puis le boulevard du Breucq (la rocade autoroutière) –, une passerelle (“de l’Université”) enjambant la rocade allant vers le métro des 4-Cantons. Voilà pour l’accès immédiat au stade. Mais, plus loin, il y a le doublement du pont d’Ascq et des bretelles partout, reliant le réseau autoroutier (A22, A1, A23, A27) au stade, puis le carrefour des 4-Cantons réaménagé. Sans oublier les abords côté complexe moto, et tous les flux menant du métro à l’accès direct au stade. Les rames de la ligne 1 du métro sont doublées et le matériel de la ligne 2 renforcé, des itinéraires piétonniers sont tracés entre le stade et les stations de métro les plus proches (le campus et les 4-Cantons) impactant ainsi le centre de Villeneuve-d’Ascq et les commerces. Partout des trottoirs, des pistes cyclables et de nouveaux couloirs de bus sont ajoutés au réseau existant : important quand on sait que des navettes entre les stations de métro les plus éloignées (ligne 2) et le stade seront généralisées. Tout cela donne une impression d’élargissement globalisé des voies. Côté parkings, à l’offre actuelle s’ajouteront 3 500 places centralisées sur la Cité-Scientifique et près du métro. Ce qui doublera le nombre de nombre d’emplacements sur le stade lui-même, profitant en semaine aux usagers hors événement sportif ou culturel. Sans oublier les parkings couverts réservés aux voitures et aux bus. Au total, 11 000 places de parking auront été créées. Les flux les plus infimes ont été calculés de telle façon que le trafic aille à coup sûr à sa destination finale sans s’égarer dans les quartiers de la ville.
Repenser “durable”. Tous les grands du BTP de la région sont présents sur ce chantier, sans compter les centaines de soustraitants. Les travaux d’accessibilité ont été pris en charge par LMCU, le conseil général du Nord et l’Etat. Si l’accent est donné à une accessibilité et une fluidité sans failles (un centre de pilotage permet à tout moment de moduler les feux en fonction de la densité du trafic, un nouveau système de priorités est mis en place), le développement durable n’a pas été oublié. On peut même dire que le chantier a débuté par ça. Après l’arrachage des buissons et arbustes, les réseaux ont été repensés et des bassins tampons creusés, 700 arbres replantés, les flux piétonniers – en particulier le long du boulevard de Tournai devenu urbain, et cyclistes (1 200 places de parking pour les vélos) – organisés, les bretelles autoroutières (accessibilité sud) verdurées.
Concertation. En 2011, 56 M€ ont été consacrés à ce chantier, 17 en 2012 et les tout derniers travaux de finalisation, qui auront lieu en 2013, mobiliseront 6 M€. Pour Bernard Debreu et Philippe Lemaire, il s’agit aussi de contribuer à redynamiser le commerce local qui va accueillir sans nul doute des enseignes supplémentaires, en particulier dans de nouvelles zones de l’agglomération proches du stade. Les grandes surfaces ont constamment participé aux discussions avec LMCU et les acteurs de la vie locale. C’est donc la concertation qui a été la règle. D’autant qu’en dehors du contexte sportif, ce site accueillera en permanence des délégations étrangères venues inspecter l’équipement, des touristes et curieux habitant hors de la Métropole, ainsi que des scolaires. C’est donc l’affaire de tous.