Des étudiants sur la piste des dinosaures dans les grottes de Bèze
Les grottes de Bèze ont servi de terrain d’expérimentation et de travail à 13 étudiants en master de géologie de l’université de Bourgogne. Ils ont réalisé une numérisation 3D du site mais au-delà de la pratique, ils ont initié d’autres travaux de recherche sur le site.
Demain, ils deviendront paléontologues dans un musée ou un organisme de recherche mais ils seront peut-être aussi géologues pour détecter de l’eau, du combustible, répondre aux problématiques d’effondrement. Ils pourront aussi choisir de faire de la recherche en laboratoire. Pour l’heure, 13 étudiants en master sciences de la terre ont plongé dans les entrailles des grottes de Bèze en novembre dernier.
« Nous essayons de confronter nos étudiants à des cas d’étude sur le terrain pour faire de la recherche de pointe avec des technologies de pointe » explique Christophe Durlet, enseignant-chercheur en géologie. Il y a un an et demi déjà, les équipes de l’université avaient exploré les grottes de Bèze pour réaliser des travaux de recherche. « Les gestionnaires nous avaient sollicité pour faire des recherches plus approfondies donc nous avions gardé cela en tête. »
Des trouvailles intrigantes
Au fil des siècles, les grottes ont été le témoin de l’histoire et des évènements naturels. « Elles ont enregistré beaucoup d’évènements du passé, dans les sédiments, des changements climatiques mais aussi autour la faune disparue qui s’est faite piéger dans la grotte. » Au cours de leur exploration scientifique, les étudiants et leurs enseignants ont remarqué des éléments « intrigants » comme le précise Christophe Durlet. « On a observé des traces anciennes au plafond d’une salle. Elles doivent avoir 150 millions d’années et on ne les connaissait pas donc c’est l’occasion de creuser les hypothèses. »
Parmi les suppositions des chercheurs, celle de traces laissées par des animaux du jurassique comme un plésiosaure, prédateur marin, dont d’autres ossements ont été découverts dans la grotte. « Nos investigations ont finalement montré que ce n’était pas ça mais plutôt des animaux fouisseurs du fond des mers donc nos études ne font que commencer. » Quelques chercheurs de l’université de Bourgogne retourneront dans les grottes au printemps, quand le niveau de l’eau le permettra, pour poursuivre les travaux. « Nous comparerons les traces au registre des fossiles existants et si elles n’y sont pas, nous publierons. »
Se préparer à l’avenir
Pendant ces travaux pratiques, les étudiants ont utilisé des outils novateurs de numérisation 3D, de balayage laser ou encore un scanner à lumière structurée ainsi que la photogrammétrie. « Avec ces outils, ils ont pu faire ressortir des inscriptions qui n’étaient presque plus visibles à l’œil. » Suivis par la presse à l’occasion de leur sortie, les étudiants ont également appris à répondre aux questions et à vulgariser leur travail. « Demain, ils pourront être amenés à le faire dans le cadre de leurs travaux », remarque Christophe Durlet.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert