Des élus et citoyens marseillais honorent la mémoire de l'ex-maire Jean-Claude Gaudin
Plusieurs dizaines d'élus et de conseillers municipaux se sont regroupés mardi dans l'ancienne salle municipale de la mairie de Marseille, pièce où Jean-Claude Gaudin fit son entrée en politique, pour rendre hommage à...
Plusieurs dizaines d'élus et de conseillers municipaux se sont regroupés mardi dans l'ancienne salle municipale de la mairie de Marseille, pièce où Jean-Claude Gaudin fit son entrée en politique, pour rendre hommage à l'édile marseillais, décédé lundi à 84 ans.
Toute la journée, des citoyens sont aussi venus signer le registre de condoléances dans la mairie où figure un grand portrait en noir et blanc de celui qui régna sur la deuxième ville de France durant 25 ans (1995-2020).
"Très rares sont les femmes et les hommes politiques ayant marqué autant leur passage", a souligné l'actuel maire de Marseille, Benoit Payan (divers gauche), saluant chez celui dont il fut un opposant politique "un homme qui a aimé sa ville et ses habitants".
Evoquant certains des équipements culturels que l'ex-maire avait soutenus comme le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) ou la bibliothèque centrale de l'Alcazar, Martine Vassal, présidente de droite du département et de la métropole Aix-Marseille-Provence, présentée un temps comme "héritière" de Jean-Claude Gaudin mais qui avait échoué à conquérir la mairie en 2020, a loué "un maire bâtisseur" et "visionnaire".
La messe d’obsèques, qui aura lieu jeudi à 15H00, sera présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille.
Elle sera précédée mercredi d'une veillée de prière et d’hommage à l’église de Mazargues, son quartier natal dans le sud de Marseille, avec la possibilité de se recueillir autour du défunt, a indiqué le diocèse.
"Tous les Marseillais sont bien sûr invités à venir à la cathédrale de la Major", a précisé à l'AFP l'entourage de l'ex-maire.
Jean-Claude Gaudin a été victime d'un arrêt cardiaque lundi dans sa résidence secondaire varoise de Saint-Zacharie, avait indiqué à l'AFP une source de son entourage, précisant que l'ex-maire était "fatigué" mais que "rien ne laissait présager" son décès soudain.
Les drapeaux de la mairie centrale, sur l'emblématique Vieux-Port, sont en berne depuis lundi, comme ceux de l'Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qu'il avait aussi présidée. Tous sont entourés d'un brassard noir.
Dans nos cœurs
"Dans nos cœurs monsieur le maire", "Pour l'ami, le maire, l'homme politique reconnu par tous pour être humain", pouvait-on lire sur le registre de condoléances.
"Il a quand même fait connaître la ville, il a fait pas mal de réalisations. [...] Le dernier mandat, il aurait pu l'éviter. Je pense notamment au drame de la rue d'Aubagne. Franchement, ça c'est une tache qui restera", a expliqué à l'AFP Jean-Luc Larebière, retraité de 70 ans, rencontré aux abords de la mairie.
La dernière mandature de Jean-Claude Gaudin aura en effet été marquée par la tragédie de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018, lorsque deux immeubles insalubres d'un quartier populaire du centre - dont un propriété de la Ville - se sont effondrés. Huit personnes meurent ensevelies.
La mairie est accusée d'avoir ignoré les alertes. L'onde de choc révèle l'ampleur du logement indigne dans une ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis.
"Ça me hante chaque jour, en 24 ans je n'ai jamais connu un drame pareil", avait confié Jean-Claude Gaudin.
L'ancien maire avait aussi été critiqué par ses opposants pour avoir laissé à l'abandon une grande partie des quartiers du nord de Marseille, les plus pauvres.
Né le 8 octobre 1939 d'un père maçon et d'une mère ouvrière dans une corderie, ce fervent catholique d'abord professeur d'histoire-géographie dans un collège privé était entré en politique à 25 ans en intégrant le conseil municipal de Marseille sur une liste d'alliance gauche-centre droit conduite par Gaston Defferre (maire notamment de 1953 à 1986).
S'il a été sénateur, député et ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ville et de l'Intégration sous Jacques Chirac entre 1995 et 1997, Jean-Claude Gaudin a surtout incarné sa ville natale.
"Il était Marseille", titrait mardi le quotidien la Provence.
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