Des cierges, ambassadeurs de la Saône-et-Loire à Paris
Depuis 1827, la Société bourguignonne des cires et dérivés fabrique des cierges et bougies. Ce savoir-faire installé à Châtenoy-le-Royal sera mis à l’honneur en octobre prochain à l’occasion de la quatrième édition de la Grande exposition du Made in France à l’Elysée.
Parmi les plus anciennes entreprises de Saône-et-Loire, la Société bourguignonne des cires et dérivés est l'une des dernières manufactures de cierges et de bougies en France. Avec son cierge de dévotion, l’entreprise s’est portée candidate, comme 2 200 autres, pour participer à la Grande Exposition du Made in France, qui se tiendra du 25 au 27 octobre prochain à l’Élysée.
« Il nous semblait important de mettre en avant le métier de cirier. Cette profession ne s’apprend pas à l’école, mais par transmission du savoir-faire. Nous avons choisi de nous positionner sur un produit atypique », explique Laurent Labardie, PDG de la PME. Celle-ci représentera ainsi la Saône-et-Loire parmi les 122 sociétés retenues par le jury national, qui a choisi un représentant par département ainsi que 19 coups de cœur. « C’est une fierté pour nous, car cela met en lumière le prestige de l’artisanat français. C’est une reconnaissance du savoir-faire de cirier et de la volonté de perpétuer cette fabrication. » Laurent Labardie espère également que l’événement lui permettra de renforcer son positionnement sur son marché privilégié.
Des millions de cierges produits par an
Depuis 1827, l’activité phare de l’entreprise située à Châtenoy-le-Royal repose sur le secteur liturgique. « Nous alimentons une majorité des églises de France en cierges de dévotion, des plus petites églises aux plus grandes cathédrales, telles que celles de Sens, Dijon, Reims ou encore la basilique de Vézelay », précise Laurent Labardie, PDG de l’entreprise, qui compte 11 salariés. Cette activité se traduit par la fabrication de plusieurs millions de cierges par an et représente 70 % du chiffre d’affaires de la Société bourguignonne des cires et dérivés.
En complément, depuis une trentaine d’années, l’entreprise historique s’est diversifiée en produisant des bougies parfumées haut de gamme. « Nous travaillons pour de grandes marques françaises, avec des contenants allant de 50 grammes à plusieurs kilos, mais depuis peu, nous développons notre propre gamme sous le nom de 1827 pour mettre en avant notre savoir-faire. » Pour ce faire, la PME collabore avec des parfumeurs de Grasse, qui élaborent les fragrances ensuite associées à la paraffine. Cette activité constitue 10 % du chiffre d’affaires. Le reste est réalisé grâce à quelques marchés de niche, comme les bougies d’illumination pour Lyon, ou encore le négoce de produits associés.
Une tradition modernisée
Pour réaliser ce produit si spécifique qu’est le cierge de dévotion, la Société bourguignonne des cires et dérivés s’est dotée, il y a plusieurs décennies, d’une machine spécifique. « Nous l’avons faite faire, elle est unique au monde et reprend les gestes de l’artisan cirier » s’enthousiasme le PDG qui apporte un soin tout particulier à cet équipement qui vient d’être rénové et adapter numériquement. « La machine assure automatiquement l’emmêchage, réalise le process de trempage, guidé par un cirier afin d’obtenir le diamètre, la hauteur et la conicité souhaités. » En complément, le dirigeant, qui se positionne comme un artisan industriel, rappelle que l’humain est au cœur de son activité.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert