Des apprentis ont reproduit une arme de la Première Guerre mondiale

C’est en 2011 que plusieurs apprentis du CFAI 8002 et du CFA BTP d’Amiens ont réalisé, pour l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, une maquette à l’échelle d’une arme méconnue mais pourtant utilisée lors du premier conflit : le lance-flammes de Livens.

Le lance-flammes de Livens prend forme sous les mains des apprentis des CFA de Picardie.
Le lance-flammes de Livens prend forme sous les mains des apprentis des CFA de Picardie.

 

Le lance-flammes de Livens prend forme sous les mains des apprentis des CFA de Picardie.

Le lance-flammes de Livens prend forme sous les mains des apprentis des CFA de Picardie.

C’est à partir de 2005 que Peter Barton, historien archéologue, s’intéresse au lance-flammes de Livens, du nom de son constructeur, William Howard Livens. Cette arme, jusque-là oubliée, fut pourtant utilisée onze fois pendant la Grande Guerre, dont dix fois sur le front de la Somme. Cette arme de 19 m de long, 40 cm de large et 2,5 tonnes était déployée dans un tunnel creusé sous le “no man’s land” par une équipe spécialement formée et projetait un jet de diesel et de kérosène enflammé de 100 mètres de long sur les lignes allemandes. Peter Barton retrouve dans les archives et les carnets des soldats britanniques l’évocation de cette arme. Il prend contact avec François Bergez, directeur de l’Historial de Péronne, et l’informe de son intention d’effectuer des fouilles dans le village de Mametz dans la Somme. Le chantier, commencé en mars 2010, permet la découverte d’une vanne et d’un morceau de tuyau du lance-flammes. Très vite, l’idée de la création d’une maquette à échelle chemine chez Peter Barton et François Bergez. Ces derniers se mettent rapidement en rapport, en décembre 2010, avec le CFAI 8002, le CFA bâtiment d’Amiens et le lycée Jean-Racine de Montdidier. Le projet séduit ! « Nous avons l’habitude de réaliser des pièces pour les entreprises mais c’était la première fois que nous répondions à un projet d’une telle envergure », souligne Reynald Debergues, responsable unité de production CFAI 80.

Pédagogie et pratique
Pour le CFAI, la réalisation de cette maquette a concerné soixante apprentis et sept formateurs. Cela a impliqué différents corps de métiers et diplômes. Les EDPI (étude et définition de produits industriels) pour la mise à échelle, les CPI (conception de produits industriels) pour la conception et mise en 3D puis dans les ateliers, les bac TCI (technicien chaudronnerie industrielle) qui ont réalisé les soudures, les bac IPM (industrialisation des produits mécaniques) qui ont fabriqué les éléments mécaniques, et enfin les menuisiers du CFA bâtiment qui ont réalisé les parties en bois. Pour les apprentis, il s’agissait d’un véritable challenge. Le défi ? Partir d’un plan à l’échelle avec très peu de cotes, donc peu d’éléments permettant une modélisation de la maquette fidèle aux dimensions de l’original. Ce projet a dû s’appuyer aussi sur d’autres disciplines pédagogiques comme l’anglais pour traduire les textes des plans et l’histoire sur la Première Guerre mondiale. « Ce fut une très grande opportunité car cela a permis non seulement de créer des passerelles entre les disciplines au programme, des passerelles aussi entre les différents sites partenaires, mais a surtout permis aux apprentis de découvrir les autres métiers et de se rendre compte de la complémentarité de ces derniers dans l’industrie », évoque Reynald Debergues. Fin mai 2011, la maquette de 18 m de long était prête. Elle fut exposée à l’Historial de Péronne lors de l’exposition Breathing Fire du 16 juin au 11 décembre 2011.